JOURDAIN Annet, Henri

Jourdain, avoué à Melle (Deux-Sèvres), fut candidat aux élections du 13 mai 1849 à l’Assemblée législative sur la liste des travailleurs démocrates socialistes ; il n’obtint que 1 773 voix sur 56 851 votants et ne fut pas élu.

Dans sa profession de foi, datée du 3 mai 1849, on pouvait lire (L’Écho Républicain du 6 mai) :

« Le comité des travailleurs démocrates socialistes du département des Deux-Sèvres a cru devoir, dans les élections qui se préparent, planter son drapeau sur le terrain de l’idée socialiste, c’est-à-dire de la tradition révolutionnaire [...] Pour nous, l’idée révolutionnaire de Février, déjà inscrite en 1834 sur leur drapeau par les ouvriers de Lyon (Vivre en travaillant ou mourir en combattant), qui a reçu au mois de Juin son baptême du sang et son nom (la République démocratique et sociale), cette idée est celle-ci : Le producteur est, tout comme en 89 le Tiers État, subordination du capital au travail, le travail puissance créatrice, ne peut être subordonné à la matière [...] Nous le disons donc avec une conviction profonde, l’Humanité marche à la réalisation du mouvement perpétuel, elle ne veut plus de son manteau et de sa besace de mendiant, elle ne veut plus de sa misère [...] Notre devise est « Solidarité », voilà pourquoi nous ne renions ni le présent ni le passé. Hommes de transition, nous saurons faire place à d’autres quand nous aurons fait notre temps... » (L’Écho républicain, n° du 6 mai 1849).

Le même journal annonça en novembre 1849, la démission de Jourdain de sa charge d’avoué à Melle.

La Commission mixte des Deux-Sèvres, le 11 février 1852, prit contre lui la décision suivante :

« Jourdain Annet-Henri, âgé de 30 ans, né à Sennetin [Felletin], (arrondissement d’Aubusson) demeurant à Sauzé-Vaussais :

« Attendu que, bien qu’il se soit signalé comme partageant les idées démocratiques les plus avancées, l’instruction n’a révélé aucune preuve de participation de sa part à une entreprise coupable à l’occasion des derniers événements ;

« Jourdain Annet-Henri est désigné pour être mis en liberté. »

Sans doute était-il parent de Jourdain Annet, Jean-Marie dit Jourdain Gustave.