Né en 1820 à Paris. Fils d’un marchand de curiosités, quai Saint-Michel. Artiste graveur. Arrêté en septembre 1840 dans un groupe où, près du parvis Notre-Dame, il chantait la Marseillaise, il se signala dans le quartier Saint-Jacques comme « communiste exalté » et comme partisan de Barbès. En 1848, au cours des élections pour la garde nationale, son hostilité contre les officiers, — « il faudrait leur tirer des coups de fusil », disait-il — lui valut aussi des inimitiés. Le 23 juin, il était au premier rang de la première barricade qui s’élevait en équerre au carrefour de la rue Soufflot et de la rue Saint-Jacques. En compagnie de 50 insurgés, il s’en prit aux gardes nationaux dont le détachement dut se retirer. À Duranton, professeur à l’École de droit qui le commandait, il lança : « On mettra à bas l’Assemblée nationale, on n’en veut plus, et je me battrai pour les ouvriers. » Quand la pluie survint et que tout le monde se dispersa, il remonta chez lui, rue du Faubourg Saint-Jacques, nargua de sa fenêtre la garde nationale, mais la troupe de ligne survint et il fut arrêté. Transporté, il rentra en décembre 1849 sur la recommandation de Victor Hugo : « Sa qualité d’artiste ajoutera certainement à votre sollicitude pour lui. » (Lettre du 14 juillet 1848.)
SOURCE : Arch. Min. Guerre, A 5630.