LACOUR Victor

Médecin à Doulevant-le-Château (Haute-Marne), il passait pour le chef des socialistes du canton.

Le groupe du Dr Lacour comprenait une dizaine d’éléments actifs, venus de tous les milieux : un notaire, Delaporte, et son beau-fils Pissot ; un vétérinaire, Daunoy ; un marchand tailleur, Georges ; les deux frères Thomas, l’un menuisier et l’autre maçon ; un cafetier, Mossé ; un épicier, Savanne ; un chapelier, Parison ; et un propriétaire, Foissy.
Le dévouement du Dr Lacour dans l’exercice de sa profession lui avait gagné l’estime de toute la population, et son influence était grande. Les preuves en sont l’accueil extrêmement froid que reçut en 1849 le préfet venu à Doulevant passer en revue le bataillon du canton, et les cris de « Vive la République démocratique et sociale » qui répondirent à son discours.
L’action du Dr Lacour s’étendait aussi à la presse. Poète à ses heures, il publiait très souvent dans le journal démocrate chaumontais Le Bien public des pièces de vers qui tantôt flagellaient la réaction, tantôt couvraient de fleurs les républicains, comme l’avocat parisien Madier de Montjau, venu à plusieurs reprises en Haute-Marne pour tenter par son talent d’emporter l’acquittement de démocrates et de socialistes inculpés. Le Dr Lacour devint bientôt « suspect ». Désarmé en juin 1850, il fut arrêté deux ans plus tard malgré la tentative, par ses partisans, de résistance par la force.
La Commission mixte départementale le condamna, en mars 1852, à l’expulsion du territoire. Autorisé par la suite à rentrer en France, il ne put revenir à Doulevant et dut aller habiter le petit village de Ceffonds (Haute-Marne) où il fut placé sous la surveillance de la police générale. Voir Arnaud François*, Daunoy*, Delaporte*, Georges*, Mossé*, Foissy*, Parison*, Pissot*, Savanne*, Thomas*, pour le groupe socialiste de Doulevant-le-Château.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article33065, notice LACOUR Victor, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Marne, 61 M 23 et 27. — Journaux de Chaumont : Le Bien public, mai 1849, L’Union de la Haute-Marne, février 1850.

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