LACOUTURE Louis

Il est prénommé Louis sur certains documents et Jean-Baptiste Charles sur d’autres. Originaire de la Haute-Vienne, il effectuait des études de droit à Paris. Il était présent, le 4 décembre 1851, à la barricade du Petit-Carreau où tomba Denis Dussoubs. Atteint d’une balle au bras droit, après cinq mois de traitement à la campagne il demeura estropié pour la vie. Il lui fallut un an avant de pouvoir se servir de nouveau d’une plume. Revenu à Paris en 1852, il chercha à reprendre des études universitaires. Signalé à la police, il fut arrêté, puis relâché et arrêté de nouveau. Il s’enfuit alors en sautant par une fenêtre et rejoignit Jersey.

Le 21 octobre 1853 il participait à l’assemblée générale des proscrits républicains résidant à Jersey, qui déclara le sieur Julien Hubert comme espion et agent provocateur de la police de Napoléon III.

À la proclamation de la République, le 4 septembre 1870, Lacouture se trouvait auprès du Gouvernement de la défense nationale. Le jeudi 8 septembre il y croisa Léon Goupy et Eugène Alavoine, anciens camarades d’exil de Jersey. Ce dernier témoignant des désorganisations du gouvernement, écrivait : « Goupy part jeudi à 8 heures du matin avec la nomination de Dubignon à la préfecture de Mayenne dans sa poche, j’ai vu de mes yeux cette pièce, et vendredi Lacouture rencontre Delattre qui partait nommé préfet du même département ! Voilà Goupy avec deux préfets sur les bras. » Il fut nommé par Gambetta sous-préfet de Château-Gontier (Mayenne).

En 1871, Lacouture demanda à son ami Eugène Delattre, ancien préfet de la Mayenne et avocat à la cour d’appel de Paris, une consultation que celui-ci transmit le 23 août à tous les bâtonniers des tribunaux de la République et qui portait sur le droit à dommages et intérêts des victimes du coup d’État de 1851. Mais ce ne fut qu’en 1881, après le retour d’une majorité républicaine, que fut voté la loi de réparation nationale dont il put bénéficier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article33066, notice LACOUTURE Louis, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 23 décembre 2020.

SOURCES : Archives nationales, F/15/4085. — À la France. L’agent provocateur Hubert, Jersey : imp. universelle, [1853]. — Rémi Gossez, « Le droit à dommages et intérêts aux proscrits du Second Empire (1870-1882) », La Révolution de 1848 et les révolutions du XIXe siècle, tome 36, n° 171, décembre 1939-janvier-février 1940, p. 141-150. — Eugène Delattre, « Une consultation sur les dommages-intérêts aux Victimes du Deux-Décembre », La Révolution de 1848 et les révolutions du XIXe siècle, tome 36, n° 171, décembre 1939-janvier-février 1940, pp. 151-159. — Le journal d’Adèle Hugo, 1855, Paris, Lettres modernes Minard, 1968, p. 104-107. — Christiane Lamoussière, Patrick Laharie, « LACOUTURE », Le personnel de l’administration préfectorale, 1800-1880 : répertoire nominatif : répertoire territorial et introduction, Paris : Centre historique des Archives nationales, 1998.

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