LALLEMAND Claude, François

Né le 20 janvier 1790 à Metz (Moselle), mort à Marseille le 23 juillet 1854. Membre de l’Académie des Sciences. Familier de Pierre Leroux.

Fils d’un miroitier, élève du lycée de Metz, il entra à l’hôpital militaire de Metz comme sous-aide chirurgien, vers 1808. Il fit les campagnes d’Espagne jusqu’en 1813, quitta l’armée en 1814 ou 1815. Il reprit ses études de médecine à Paris. Élève de Dupuytren, de Bichat et de Broussais, à l’Hôtel-Dieu, il fut reçu docteur en 1818. Sa thèse, considérée comme remarquable, et son expérience de praticien acquise sur les champs de bataille le firent nommer professeur de clinique chirurgicale à la Faculté de Montpellier et chirurgien en chef de l’hôpital Saint-Éloi.
Républicain de sentiment et libéral connu, il dénonça dans une brochure de 1823, publiée à Metz, les scandales hospitaliers de Montpellier, lors de l’évacuation des blessés aussi bien espagnols que français sur cette ville. Ils sont, disait-il, laissés à l’abandon, par incurie du commandement satisfait d’avoir remporté une victoire facile sur les libéraux espagnols, par incapacité de l’administration, ce qui a pour résultat un surcroît de mortalité par « pourriture hospitalière », autrement dit par gangrène.
Suspendu de ses fonctions, républicain affirmé sous la monarchie de Juillet, durant laquelle il exerça de nouveau à la Faculté de Montpellier et à l’hôpital Saint-Éloi, il devint l’ami et le disciple de Pierre Leroux et peut, dès lors, être compté parmi les socialistes.
En 1843, Lallemand publia anonymement une étude sur la situation française dans laquelle il annonçait une transformation complète de la société à tous égards, y compris intellectuellement et moralement. Cette étude, aujourd’hui rarissime, est un volume in-18 de 230 pages imprimé et édité à Paris, sous le titre bizarre, et choisi à dessein pour intriguer, de Le Hachych. (Bibl. Nat. Rés. Lb 53/44 A.) Lallemand réédita Le Hachych sous ses initiales en 1848, et avec le surtitre suivant : Révolution politique et sociale de 1848 prédite en 1843.
Lui qui, sans espoir, avait été à plusieurs reprises candidat de l’opposition aux élections législatives à Metz, fut évincé en mars 1848 par le Comité électoral républicain messin, certainement à cause de son socialisme. Seul le Courrier de la Moselle soutint sa candidature, et dans son numéro du 23 mars parla du Hachych ainsi que d’articles publiés par Lallemand en faveur de la classe ouvrière, dans la Revue indépendante. Dans ces conditions, il ne se présenta pas.
Élu à l’Académie des Sciences en 1837, Lallemand avait beaucoup écrit dans les Mémoires de l’Académie de Metz et dans nombre de publications érudites. En 1850, il collaborait au journal Liberté de Penser.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article33167, notice LALLEMAND Claude, François , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Dr Paul Delmas, Notices sur la Faculté de médecine de Montpellier, Montpellier, s. d. (vers 1925). — Chabert, « Notice nécrologique », dans L’Austrasie, 1854, pp. 382-388. — Quépat, Dictionnaire biographique de l’ancien département de la Moselle, pp. 274-275.

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