LE MAOUT Charles, Marie-Ange

Par Gauthier Langlois

Né le 1er juillet 1805 à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), mort le 25 octobre 1887 à Saint-Brieuc ; pharmacien, journaliste et imprimeur républicain, frère du proscrit Auguste Le Maout réfugié à Londres.

Appelé parfois Le Maoût et par erreur Lemaout ou Lamaout. Il était le fils d’un couple de notables de Saint-Brieuc, le pharmacien Efflam Le Maout (1764-1852) et son épouse Marie-Thérèse Le Deuc (1775-1822). Selon Jules Lamare, le père « né à Plestin le 23 avril 1764 et décédé à Saint-Brieux le 20 mars 1852, fut d’abord pharmacien de la marine à Brest. Apôtre ardent de la Révolution, il traduisit les nouvelles lois en breton, organisa dans les Côtes-du-Nord la fabrication du salpêtre et occupa dans l’administration plusieurs fonctions électives. En l’an VII, il devint professeur d’histoire naturelle et de chimie à l’École centrale, et dès lors il ne se fit plus connaître que par ses travaux scientifiques. Apprécié comme pharmacien, géologue et naturaliste, il composa la moutarde celtique, décrivit en 1812 des dauphins inconnus [...] ».

Le couple eût treize enfants. Les fils héritèrent de l’orientation professionnelle, des convictions républicaines, de l’attachement à la culture celtique et de la curiosité scientifique de leur père. L’aîné, Emmanuel Le Maout (1800-1877), fit carrière comme médecin et naturaliste. Auguste ouvrit une pharmacie à Saint-Malo et fit une carrière de journaliste.

Charles reprit la pharmacie de Saint-Brieuc et fit parallèlement une carrière de journaliste, d’imprimeur et de scientifique. Il fonda, en 1836, l’hebdomadaire le Publicateur des Côtes-du-Nord, qu’il imprima lui-même à partir de 1840 ; entre 1842 et 1845 le mensuel L’Agriculteur des Côtes-du-Nord : journal des comices agricoles, d’économie domestique et d’hygiène rurale ; en 1871 l’hebdomadaire Le Messager breton devenu en 1875 Le Progrès des Côtes-du-Nord. Il publia des études d’histoire et d’ethnographie sur la Bretagne, des études de médecine et de météorologie.

Par ses publications il voulait contribuer au progrès social, sanitaire et économique. Il fut paraît-il le premier à suggérer l’utilisation de coups de canons dans l’atmosphère pour provoquer des pluies artificielles et mettre fin aux sécheresses. Il avait en effet observé, en 1854, lors de la Guerre de Crimée, l’apparition de la pluie au siège de Sébastopol après des canonnades. Mais il ne fut pas pris au sérieux et si les journaux français et étranger évoquèrent son idée, c’était pour la tourner au ridicule. Ayant l’esprit d’entreprise comme son père, il avait obtenu, en 1865, la concession des mines de plomb argentifère de Trémusson.

Il participa à la propagande républicaine en publiant, en 1849, Maximes morales et républicaines pour être enseignées dans les écoles primaires, réédition augmentée du Catéchisme républicain, philosophique et moral publié par Poisson de La Chabeaussière en l’an II de la République et qui commençait ainsi :

Qui es-tu ?
Homme libre et pensant, né pour haïr les Rois,
N’aimer que mes égaux, et servir ma Patrie,
Vivre de mon travail ou de mon industrie ;
Abhorrer l’esclavage, et me soumettre aux lois.

Charles le Maout avait épousé en 1835 Madeleine Bréhant (1818-1839) puis en 1847 Aimée Marie Hillion dont il eut deux enfants : Émile, né en 1844, qui défendit les idées de son père sur la pluie artificielle et Virginie, née en 1845.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article33182, notice LE MAOUT Charles, Marie-Ange par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 26 juillet 2020.

Par Gauthier Langlois

ŒUVRE : Outre ses journaux il a publié des ouvrages d’histoire et d’ethnographie sur la Bretagne, des études de médecine, d’hygiène, de météorologie. Voir sa notice BnF.

SOURCES : Notice autorité Bnf. — Jules Lamare, Histoire de la ville de Saint-Brieuc, Saint-Brieuc, Francisque Guyon, 1884. — Eugène Hoffmann, « La Vie et les travaux de Charles Le Maout (1805-1887) », Association bretonne. Congrès provincial de Saint-Brieuc, 27 juin 1896, Le Havre : impr. de F. Le Roy, 1896. — Goulven Le Bars, Les Le Maout, une famille de pharmaciens bretons au XIXe siècle, Thèse de pharmacie, Université de Rennes, 1990, 132 p.

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