LANDOLPHE François [LANDOLPHE Pierre, François]]

Né le 3 ou 4 octobre 1809 à Louhans (Saône-et-Loire), mort le 1er avril 1889 à Louhans. Homme de lettres-publiciste. Républicain, démocrate-socialiste.

François Landolphe fit ses premières études chez le pasteur de Saillenard (Saône-et-Loire). En 1827 ou 1828, il fut maître d’études à Cuiseaux (Saône-et-Loire), puis au lycée de Versailles, vers 1830. En 1831 ou 1832, il était enseignant au lycée Henry IV à Paris. Membre de la Société des Droits de l’Homme, commissaire du IIIe arrondissement se disant homme de lettres, il demeurait 83, rue Sainte-Geneviève (Ier arr. ancien, détruite, emplacement quartier de l’Étoile, VIIIe). Soupçonné d’avoir reçu des paquets de munitions, il fut arrêté dès le 25 mars avant les journées insurrectionnelles d’avril 1834. On saisit chez lui quantité de documents relatifs surtout à la Société des Droits de l’Homme. Écroué à Sainte-Pélagie, il fit partie du Comité de défense des accusés parisiens, avec Éléonore Cavaignac, Lebon*, etc. Après s’être vu refuser par la Cour des pairs la défense de Jules Leroux, il participa à l’évasion collective du 12 juillet 1835 de détenus de Sainte-Pélagie. Condamné par contumace par la Cour des pairs le 23 janvier 1836 à 10 ans de détention et à la surveillance à vie, il dut s’exiler, suivant les sources, soit au Brésil, soit en Angleterre et dans ce cas fit partie des fondateurs de la Société Démocratique Française (voir Camille-Louis Berrier-Fontaine*).

Revenu d’exil, en 1840, il fut hébergé chez l’un de ses parents, Sinaï père, et fit de la propagande démocrate dans sa région natale.

Le 24 février 1848, François Landolphe occupa avec l’aide de Grandmesnil* et Collet* l’Hôtel de Ville de Paris, empêchant que la République naissante ne soit confisquée par des politiciens aussi peu républicains que scrupuleux. Ami de Louis Blanc*, après la révolution de Février, il fut nommé consul à Saint-Thomas dans l’archipel des îles Vierges, (Antilles), appartenant à l’époque au Danemark, maintenant américaine, mais ne prit pas ses fonctions. Poursuivi après l’insurrection de Juin 1848, il fut acquitté par le conseil de guerre, le 18 février 1849. Il devint député à la Législative, le 13 mai, huitième sur douze de la liste démocrate-socialiste de Saône-et-Loire avec 73 609 voix et appartint au « Comité central de Résistance » de Louis Greppo*. Il participa à l’insurrection montagnarde du 13 juin 1849. Il fut condamné par contumace à la déportation, se réfugia en Angleterre, puis à Guernesey. Dans leur correspondance, Marx* et Engels* le qualifiaient tantôt de « Bayard de la Montagne », tantôt et plus simplement de « Représentant du peuple ». Le 21 février 1851, il fut avec E. Barthélemy*, Louis Blanc* et Jules Vidil* l’un des organisateurs à Londres du « Banquet des Égaux ». Il y prononça un toast « Au développement de l’intelligence et du sentiment moral dans l’homme par l’Égalité ».

Avec Jules Leroux, Malarmet*, Philippe Faure*, Alfred Talandier*, Auguste Desmoulins*, Ernest Lebloys*, Nétré*, Luc Desages*, Martin Nadaud*, Vasbenter*, Pierre Landolphe participait à Londres aux activités d’un petit groupe de socialistes animé par Étienne Cabet*, Pierre Leroux* et Louis Blanc et qui s’efforçait de se mettre d’accord sur une sorte de programme commun, acceptable pour toutes les « écoles » socialistes françaises. Son nom ne figurait toutefois pas parmi la liste des fondateurs de l’Union socialiste (mai 1852). Il fréquenta également les exilés allemands, entre autres Karl Marx, Schapper, Willich, et, dans les querelles d’exilés le « Bayard de la Montagne » semble s’être comporté de façon peu glorieuse. Il se réfugia, dès 1852 sans doute, à Guernesey. Il est cité aussi comme ayant séjourné à Jersey.

François Landolphe rentra à Louhans à la fin de l’Empire, mais se tint jusqu’à sa mort à l’écart de la vie politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article33257, notice LANDOLPHE François [LANDOLPHE Pierre, François]] , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 27 décembre 2020.

ŒUVRES : Articles littéraires dans Le Rappel. — (collab) Almanach du Nouveau Monde pour 1850. — Almanach du Nouveau Monde pour 1851..

SOURCES : Arch. Dép. Saône-et-Loire, série M. — Cour des pairs, Affaire du mois d’avril 1834. Rapport fait à la Cour des pairs par M. Girod (de l’Ain), Imprimerie royale, Paris, 1834-1836, vol 3, p 344-5, vol. 6,11. — Tableau synoptique des accusés d’avril jugés par la cour des pairs établi par Marc Caussidière, Lyon, imprimerie de Boursy fils, 1837, Arch. Nat. BB 30/294, Bibl. Nat. in-4° Lb 51/24984. — Cour des pairs. Procès politiques, 1830-1835, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1983, CC 592 d 1 n° 7 ; 617 d 2. — Pascal Rhaye, Les Condamnés de Versailles, Paris, l’auteur, 1850. — Le Banquet des Égaux, Paris, Joubert, 1851. — Marx-Engels-Gesamtausgabe, Section III, vol. 3 et 4 (Correspondance). — I. Tchernoff, Le Parti républicain au coup d’État et sous le Second Empire, Paris, Pedone, 1901, rééd. 1906. — Robert Sinsoilliez, Marie-Louise Sinsoilliez, Victor Hugo et les proscrits de Jersey, Ancre de marine, 2008, p. 115. — Notes de Michel Cordillot, J. Grandjonc, A. Jeannet, Jean Risacher, R. Shapira, R. Skoutelsky, Gauthier Langlois.

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