LE DORÉ Armand [LE DORÉ Jacques, Armand]

Né à Brest (Finistère) le 21 juin 1815 ; socialiste de Brest ; membre de la Société des Droits de l’Homme puis dirigeant de l’Internationale dans cette ville.

Menuisier puis bouquiniste-fripier (d’après un rapport du préfet maritime, Armand Le Doré était manchot depuis l’âge de six ans. Étant donné qu’il exerça tout d’abord le métier de menuisier, il est plus vraisemblable de penser qu’il devint manchot à la suite d’un accident de travail et que c’est pour cette raison qu’il s’installa bouquiniste-fripier.) Marié en 1836 à une couturière dont il eut six enfants. Sa femme mourut en 1858 ; il eut un enfant d’un second mariage contracté en 1863.

En 1848, membre de la société des Droits de l’Homme, il fut arrêté pour avoir crié « Vive la Sociale ». L’année suivante, il présidait la Solidarité républicaine. Fin 1850, il voulut fonder une coopérative de production afin d’affranchir un certain nombre d’ouvriers « de l’exploitation de leurs semblables » et, au cours du différend qui l’opposa au maire à ce sujet, il se déclara « socialiste » (Arch. Mun. Brest, 2 I 4/13.) En 1851, il harangua les ouvriers à la sortie de l’Arsenal et fut emprisonné pour excitation à la révolte. Vers cette époque, un rapport de police le qualifiait de « démagogue furieux », « espèce de fou sans consistance ».
Dans les rapports de procureurs généraux, BB 30/386, il est fait mention à deux reprises d’un Le Doré. Le 12 juillet 1854, il est dit : « L’interné politique Doré (Adolphe, René), en résidence à Rennes, a été condamné, le 4 mai dernier, à six mois d’emprisonnement pour provocation à la désobéissance et outrages envers la personne de l’empereur ». Quatre ans plus tard, le 12 octobre 1858, il est question d’un « nommé Doré, ex-géomètre », condamné à six mois de prison par le tribunal de Quimperlé « pour avoir, dans un cabaret, tenu des propos séditieux ». Et le procureur ajoutait : « Cet individu, connu depuis longtemps pour ses opinions socialistes, a été signalé à l’autorité administrative ». En dépit des prénoms et de la profession, il se pourrait que ce fût Armand Le Doré. Quoi qu’il en soit, ce dernier fut interné à Fontevrault. À sa sortie de la maison centrale de Fontevrault (Maine-et-Loire), il s’exila au Brésil.

De retour à Brest en 1868, il s’installa comme bouquiniste-fripier, rue du Bras-d’Or, et fut, avec son neveu Constant Le Doré, un des dirigeants de l’Internationale dans cette ville. Il participa à la tentative d’établissement de la Commune à Brest, le 2 octobre 1870, mais fut acquitté par le conseil de guerre siégeant à Brest (27 et 28 octobre 1870).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article33636, notice LE DORÉ Armand [LE DORÉ Jacques, Armand], version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 21 novembre 2019.

SOURCES : Arch. Dép. Finistère, série M, non classée. — Arch. du port de Brest, 2 A 2/333. — État civil de Brest.

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