LEMERCIER Anatole

Né en 1820. Député catholique social, de 1852 à 1863.

Sous la Seconde République, il fut membre du « Conseil général de la Société de Saint-Vincent de Paul ». Il appartint à la « Société d’économie charitable » qu’il orienta, à partir de 1856, vers la discussion des problèmes sociaux. En 1856, il publia, dans les Annales de la Charité, une série d’articles sur les associations ouvrières, qui furent réunis en volume en 1857. Après avoir rappelé que les ouvriers pensaient toujours aux associations, il disait qu’il ne fallait pas repousser celles-ci en les qualifiant de « socialisme ». Il affirmait même que le meilleur moyen de combattre les idées socialistes était d’adopter « les parties raisonnables qui peuvent s’y rencontrer ». Il recommandait aux patrons d’associer les ouvriers aux bénéfices. Il ne se montrait pas hostile, par principe, aux associations purement ouvrières, mais il ne voulait pas qu’elles pussent se fédérer ni recevoir des subventions gouvernementales.
En 1857, il fit à la « Société d’économie charitable » un rapport sur « le patronat en faveur des ouvriers », qu’il appela « patronat social ». Il se montrait favorable à la participation aux bénéfices, à la lutte contre l’insalubrité et l’insécurité. Il s’élevait contre le système des cités ouvrières. Il préconisait l’achat en gros d’aliments, de vêtements, la constitution de boucheries, de boulangeries, de restaurants économiques. Il approuvait les sociétés de secours mutuels, les caisses de retraites, les crèches, les salles d’asile, les écoles, créées par les patrons en faveur des ouvriers. Il suggérait aussi aux patrons d’ouvrir des locaux pour fêtes et réunions afin de lutter contre le libertinage et l’ivrognerie chez les ouvriers.
Le 26 mai 1857, au Corps législatif, il protesta contre la concentration excessive des compagnies de chemins de fer. Il intervint, le 7 mars 1864, dans la discussion du projet de loi sur les coalitions. Il protesta contre les « manœuvres » pouvant nuire à la liberté du travail. Le 10 mars 1864, lors de la discussion sur les chambres syndicales, il se montra favorable aux organismes mi-partis. Le 18 mars 1865, il approuva le rapport de Duvergier sur le développement des coopératives : « N’est-ce pas un fait providentiel que les masses abandonnent les questions socialistes et même politiques, pour se jeter dans l’étude et la pratique de l’association ? Favorisons donc ce mouvement au lieu de l’enrayer. »
Le 23 mai 1864, il avait rédigé, pour le congrès des associations charitables de Malines, un rapport sur la mutualité et l’association. Il s’y prononçait contre le patronage, forme déguisée de l’aumône, et pour le compagnonnage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article33809, notice LEMERCIER Anatole , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : J.-B. Duroselle, Les Débuts du catholicisme social en France, (1822-1870).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable