LE PELETIER DE SAINT-FARGEAU Michel [LE PELETIER DE SAINT-FARGEAU Louis, Michel]

Né à Paris le 29 mai 1760, assassiné à Paris le 20 janvier 1793. Conventionnel montagnard démocrate.

Le Peletier de Saint-Fargeau par Jean-Francois Garneray
Le Peletier de Saint-Fargeau par Jean-Francois Garneray

Riche de 600 000 livres de rente, Michel Le Peletier appartenait à une des familles les plus connues de la noblesse de robe. À vingt-cinq ans, il succéda à son père, qui avait été l’un des artisans de l’expulsion des jésuites, comme président au Parlement de Paris. Il était frère de Félix Le Peletier, compagnon de Babeuf.

Élu de la noblesse de Paris-ville aux États généraux, Michel Le Peletier fut un des derniers de son ordre à rallier l’Assemblée nationale constituante et les positions du tiers état. Quand il le fit, ce fut dans un esprit très éloigné de la démocratie : « Représentons le peuple, dit-il, si nous ne voulons pas qu’il se représente lui-même. »

Son évolution politique commença cependant dès la Constituante, qu’il présida en juin 1790, et à laquelle il proposa en vain d’abolir et la peine de mort et les galères.
Président de l’administration du département de l’Yonne, où se trouvaient la

plupart de ses terres, durant la Législative, Michel Le Peletier siégea à la Convention comme député de l’Yonne. Membre du club des Jacobins, il vota la mort de Louis XVI. Reconnu dans un restaurant du Palais-Royal par un ancien garde du corps de Louis XVI nommé Pâris, le soir du 20 janvier 1793, il fut mortellement blessé par lui d’un coup de sabre et expira dans la nuit, quelques heures avant l’exécution de Louis XVI.

Michel Le Peletier laissait un Plan d’éducation publique et nationale que Robespierre présenta à la Convention le 13 juillet 1793. C’était un projet hardi de former un homme nouveau, le citoyen d’une République démocratique à l’antique. C’est le premier projet d’instruction primaire universelle, obligatoire et sans considération de fortune, de 5 à 12 ans pour les garçons, de 5 à 11 ans pour les filles, dans des internats établis aux chefs-lieux de canton. Pour les plus méritants des élèves, écoles publiques, instituts et lycées dispenseraient même des études gratuites jusqu’à 25 ans.

Le plan de Michel Le Peletier ne fut pas adopté par la Convention qui recula aussi bien devant les frais qu’il entraînerait que devant ses principes novateurs. Il y a encore profit à le méditer en vue des futures réformes démocratiques de l’enseignement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article33876, notice LE PELETIER DE SAINT-FARGEAU Michel [LE PELETIER DE SAINT-FARGEAU Louis, Michel] , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 8 octobre 2022.
Le Peletier de Saint-Fargeau par Jean-Francois Garneray
Le Peletier de Saint-Fargeau par Jean-Francois Garneray

SOURCES : A. Kuscinski, Dictionnaire des Conventionnels, Paris, 1919. — œuvres de Michel Le Peletier, Bruxelles, 1826. — Le discours de Robespierre et le Plan de Michel Le Peletier sont commodément présentés par Jean Poperen, Textes choisis de Robespierre, t. II, Paris, Éditions sociales, 1957.

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