LEROUX Pierre

Par Jean Maitron. Notice revue et complétée par Jean-Jacques Goblot et Jacques Grandjonc

Né le 6 avril 1797 à Paris, mort le 12 avril 1871 à Paris ; typographe ; écrivain ; théoricien du socialisme.

Pierre Leroux
Pierre Leroux

Pierre Leroux fit des études secondaires au lycée Charlemagne, puis au lycée de Rennes (Ille-et-Vilaine) jusqu’à la préparation de l’École polytechnique. La mort de son père et la pauvreté de sa mère l’empêchèrent de continuer. Il entra comme employé chez un agent de change, puis, le métier de financier lui répugnant, il travailla comme maçon et découvrit sa voie comme typographe dans l’atelier de son cousin Herhan, imprimeur d’opinions certainement libérales, voire républicaines à en juger par la couleur politique de beaucoup de ses productions.

Pierre Leroux inventa le « piano-type », première machine à composer pourvue d’un clavier (1822). En 1824, il devint journaliste et fonda Le Globe, journal littéraire paraissant trois fois par semaine, en compagnie d’un ancien condisciple de Rennes, P.-F. Dubois, d’origine modeste comme lui, entré à l’École normale supérieure, mais chassé de l’Université par la réaction de 1820. Leur rôle respectif a soulevé quelques polémiques. Si dans les déclarations d’imprimer Lachevardière déclarait imprimer Le Globe « pour le compte de M. Leroux », c’est qu’il était son ami personnel. Certes, Leroux avait dans un premier temps entrepris de fonder Le Globe avant de demander son concours à Dubois. Les deux actes de société successifs (15 mars 1826, Minutier central ; 31 octobre 1828, fonds Enfantin) accordent l’un et l’autre à Leroux et Dubois, désignés comme rédacteurs en chef (1826) ou comme gérants (1828) les mêmes prérogatives ; mais Dubois disposait en outre d’un logement au siège même du journal, et c’est dans son salon que les rédacteurs se réunissaient chaque semaine, le lundi soir.

En fait, dans la pratique, on ne peut douter que si Leroux était, comme dit Sainte-Beuve, la « cheville ouvrière » du Globe, Dubois était son représentant le plus accrédité au sein de la République des lettres. Leroux lui-même a précisé : « J’étais rédacteur en chef de ce journal, avec Dubois, auquel je laissais volontiers le premier rôle » (L’Espérance, Jersey, octobre 1858, p. 171) ; et dans l’article qu’il publie dans Le Globe du 18 janvier 1831, Dubois est expressément désigné comme le « chef » de la rédaction.

Le Globe était libéral. Non seulement Leroux y écrivit et y jouait le rôle que nous venons de décrire, mais encore il le composa au moins en partie. Le succès du Globe, sans être immédiat, devint au bout de peu de temps un succès européen. Salué par Gœthe, par la grande autorité intellectuelle qu’était l’Edinburgh Review, Le Globe défendit les nouvelles idées en histoire, c’est-à-dire la notion d’une histoire où les classes sociales exerceraient successivement les fonctions essentielles, l’heure étant venue pour la « classe moyenne », que nous appelons bourgeoisie, d’exercer ces fonctions à son tour. Le Globe n’était que prudemment acquis au romantisme en littérature, sa doctrine de l’évolution des genres littéraires paraissant exclure que l’évolution pût s’arrêter et rejeter dans le néant l’antiquité et le classicisme. Au contraire, Le Globe s’intéressait aux siècles passés et encore négligés tels que le XVIe siècle. En sciences naturelles, Le Globe soutenait l’évolutionnisme de Lamarck contre Cuvier. Bien que rien n’en apparaisse dans le journal, Leroux ne cachait pas son attirance vers Claude-Henri Saint-Simon qui datait peut-être d’une entrevue qu’il avait eu avec l’auteur du Nouveau Christianisme aussitôt après la publication de cet ouvrage.

Leroux en était toujours le moteur, lorsque Le Globe se transforma en quotidien libéral, au début de 1830. Après les Trois Glorieuses, la physionomie change. Dès le numéro du 1er août, le journal annonce : « Il faut le dire, une ère nouvelle commence. Le siècle politique est ouvert. Plus de langueur, plus de criticisme impuissant ! », formule due sans doute à Leroux. Le 15 août 1830, Dubois renonça à son titre de gérant et quitta la rédaction, suivi par la plupart des rédacteurs, tous pourvus par le nouveau régime de places honorables. Abandonné par son équipe de rédacteurs libéraux, Leroux resta seul, mais devint-il pour autant le « maître unique » du Globe. ? Certes, il dirigeait la rédaction du journal, mais les véritables maîtres du Globe, c’étaient les actionnaires.

Réunis le 20 septembre 1830 en assemblée générale, ceux-ci décidèrent de procéder à la « liquidation fictive » de la société. Le 23 octobre, les comptes furent établis et Leroux, qui voudrait que Le Globe continue à vivre, est mis en demeure de rembourser les actionnaires qui ne voudront plus participer à son entreprise — c’est-à-dire, en fait, la très grande majorité d’entre eux. Déjà en relations avec les saint-simoniens, Leroux s’adresse à Prosper Enfantin et lui avoue, comme le dit celui-ci, « l’embarras de sa position ». La cession du journal aux saint-simoniens est acquise quelques jours plus tard. L’aspect financier des choses a joué un rôle majeur dans cette affaire et ne peut être méconnu.

Appelé à la direction du journal par Enfantin, Michel Chevalier devint rédacteur en chef le 10 novembre. Son premier article parut le lendemain. Le 21 novembre, la signature du gérant est modifiée. Au lieu de « P. Leroux, gérant », on lit à la fin de chaque numéro : « P. Leroux. A. Saint-Chéron, rédacteur ». Le 27 décembre, le format du journal (in-folio) est légèrement agrandie (modification annoncée dès le 6 décembre). C’est ce même jour que le sous-titre, inauguré le 15 février (« Journal politique, philosophique et littéraire »), fut supprimé. Le journal parut sans sous-titre jusqu’au 18 janvier 1831 où apparut le nouveau « journal de la doctrine de Saint-Simon ».

Avec Le Globe, Leroux annonçait son entrée dans l’école. Il en sortait dès le mois de décembre 1831, au sujet des théories d’Enfantin sur la Femme-messie, le couple-prêtre, etc. Il prétendit par la suite s’être méfié d’Enfantin comme d’un charlatan dès le premier entretien, au cours duquel Enfantin aurait traité Jésus et Mahomet de « grands farceurs ». Or Leroux était spiritualiste, révérait Jésus et dans les colonnes du Globe avait naguère défendu la personne de « l’extatique Mahomet ». Pendant les treize mois environ où Leroux avait été saint-simonien, il avait prêché la doctrine, puis la religion, en Belgique notamment. Il quittait la religion suivi par plusieurs : Hippolyte Carnot, Jean Reynaud, Édouard Charton, etc., et Le Globe resta sous la seule direction de Michel Chevalier.
C’est de cette époque — fin 1831-début 1832 — que date en français le premier emploi de « socialisme », néologisme formé dans le groupe réuni autour de Leroux.

Les dissidents se retrouvèrent à la Revue encyclopédique que Leroux racheta à Marc-Antoine Jullien. Reprenant la notion d’antagonisme de classes défini par les saint-simoniens à la fin des années vingt, il expliquait que la bourgeoisie, qui avait représenté le progrès, ne représentait plus désormais que la stabilité et qu’il fallait pour arrêter le conflit de la bourgeoisie et du prolétariat donner accès au pouvoir au prolétariat en lui accordant une représentation spéciale. Leroux préconisait une religion philosophique que l’on peut qualifier de matérialisme spiritualiste (sur ce point cf. J. Grandjonc, Communisme..., p. 249-250) ; on le trouve dès les articles du Globe et l’ouvrage qui en rend le mieux compte sans doute est sa Réfutation de l’éclectisme, réédition en 1839 de l’article « Éclectisme » paru l’année précédente dans l’Encyclopédie nouvelle. Marx s’est sans doute inspiré pour sa 11e thèse sur Feuerbach d’un passage de la Réfutation.

En 1835, Leroux se rapprochait du parti républicain et participait à la défense des insurgés d’avril. C’est lui qui fit accepter la présence, parmi les défenseurs, de Félicité de Lamennais, dont les républicains se méfiaient parce qu’il avait été prêtre (ordonné, il restait prêtre, même interdit d’exercice par Rome).

Fin 1833, Leroux et Jean Reynaud lancèrent l’Encyclopédie nouvelle, ou Dictionnaire philosophique, scientifique, littéraire et industriel, offrant le tableau des connaissances humaines au XIXe siècle, dont les premières livraisons parurent l’année suivante. Les sept tomes parus (le 6e sur les huit prévus n’ayant jamais été publié) de 1835 à 1841 (seconde édition de 1839 à 1847), joints aux deux volumes de son ouvrage majeur De l’humanité (1840) firent de Pierre Leroux dans les années quarante aux yeux de socialistes et communistes « un homme dont le nom fait autorité dans la science » (La Fraternité, oct. 1840, n° 6). À cette date, Leroux — et George Sand avec lui — passe pour communiste, ce qu’il ne récuse pas. « Le communisme en France est l’analogue du chartisme en Angleterre. J’aimerais mieux communionisme, qui exprime une doctrine sociale fondée sur la fraternité ; mais le peuple, qui va toujours au but pratique, a préféré communisme pour exprimer une république où l’égalité régnerait. » (à G. Sand, 15 sept. 1841).

La rencontre de Leroux et de George Sand fut ensuite d’une extrême importance. George Sand se proclamait disciple de la philosophie religieuse du progrès que Pierre Leroux enseignait. Avec lui, elle fonda en novembre 1841 la Revue indépendante, qui disparut après la révolution de Février 1848. C’est dans la Revue indépendante que Leroux attaqua la philosophie allemande, celle de Hegel spécialement (bien que sa méconnaissance de l’allemand ne lui en ait pas facilité la lecture...) la philosophie française officielle de Victor Cousin, et qu’il exposa en détail le déisme national par lequel il voulait remplacer les religions chrétiennes. C’est aussi dans la Revue indépendante qu’il multiplia les observations sur la condition économique et sociale du prolétariat : « La société actuelle n’a d’autre base que le dogme de l’égalité ; cela n’empêche pas que ce soit l’inégalité qui règne [...] La vraie concurrence n’existe pas, un petit nombre d’hommes étant seuls en possession des instruments de travail [...] Il y a une société où il est impossible d’être criminel sans tomber sous l’empire du Code pénal : ce sont les classes pauvres ; il y en a une autre où l’on peut commettre presque tous les crimes sans être passible du Code pénal [...] : ce sont les classes riches. »

Leroux ne croyait pas pour autant que la violence pût apporter une solution. La solution n’était possible pour lui que par des réformes. Certaines, et ce sont celles auxquelles Leroux était le plus attaché, sont d’une enfantine simplicité, ainsi celle du « circulus », sur qui il faut bien insister au risque de faire passer Leroux pour plus hurluberlu qu’il n’était. Le circulus, c’est la bonne utilisation de l’engrais humain pour la multiplication des vivres : il expliquera dans Les engrais et les subsistances (1847) et jusque dans La Grève de Samarez (1863) qu’il n’y a pas d’exploitation capitaliste qui puisse prévaloir contre des plantations systématiques de haricots dans des pots de fleurs, si la terre est dûment additionnée d’engrais humain. Ainsi se trouvera assuré le circulus ou cercle vital !

Leroux, de deux mariages, avait neuf enfants. En 1844. George Sand, pour qu’il en finisse avec sa misère chronique, l’aida à installer une imprimerie à Boussac (Creuse). Il y composa le journal de George Sand et de ses amis de La Châtre, L’Éclaireur de l’Indre, appela son frère Jules Leroux qui se trouvait alors à Tulle (Corrèze) avec les siens. Une colonie de près de quatre-vingts personnes se groupa. Chaque travailleur recevait un salaire égal ; les bénéfices, s’il y en avait, devaient servir à développer l’entreprise et à fonder une exploitation rurale pour résoudre le problème du prolétariat. Un périodique fut créé en octobre 1845 : la Revue sociale, mensuelle, dont voici l’épigraphe : « Pour qui connaît Dieu, un journal est un temple. Nous consacrons cette revue à Dieu, sous l’invocation de l’égalité humaine. » L’imprimerie Leroux lança aussi des éditions à bon marché des ouvrages de doctrine de son directeur.

Pierre Leroux fit reconnaître la République à Boussac, dès qu’arriva la nouvelle de sa proclamation à Paris. Le 27 février 1848, il organisa au suffrage universel des élections municipales, le maire censitaire ayant donné sa démission. Il devint maire de la ville. Malgré sa popularité incontestable, il ne fut pas élu le 23 avril dans la Seine. Il entra toutefois à l’Assemblée constituante le 8 juin 1848 comme député de la Seine. Il quitta Boussac définitivement, laissant l’imprimerie à ses frères et à ses amis de la colonie égalitaire.

Sa défense des insurgés à la tribune est du 28 juin. Le 30 août, il présenta la limitation de la durée des heures de travail par diminution d’une heure sur la journée, introduite le 2 mars par décret du Gouvernement provisoire, et que la droite voulait supprimer au nom de la liberté du travail, comme une extension de la prohibition de l’homicide. À un banquet de femmes socialistes, il reprit le mot attribué à la féministe révolutionnaire Olympe de Gouges : « Vous avez le droit, citoyennes, de monter à la tribune puisque vous montez à l’échafaud. » Dans la discussion de la Constitution, il exposa l’ensemble de ses conceptions politiques, sociales et religieuses au cours de plusieurs discours du mois de septembre qui firent le plus souvent rire l’Assemblée, surtout quand il parlait d’introduire dans les lois constitutionnelles le principe de la Trinité, ou, comme il disait de la Triade, qui soutenait toute sa philosophie.

Le 17 octobre 1848, il prit la parole au premier Banquet de la République démocratique et sociale. Il intervint encore très souvent soit à la Constituante, soit à la Législative, où le département de la Seine le renvoya siéger. Proche de la Montagne, il répudia cependant son appel à l’insurrection du 13 juin 1849, par refus de la violence. Contre Montalembert, il soutint que la loi Falloux était une tentative de la religion catholique d’enfermer la France en elle, et il loua l’esprit du socialisme qui conciliera la liberté avec l’organisation. Son discours du 14 juin 1851 s’élevait en termes éloquents contre le désarmement du peuple que réaliserait la loi sur la garde nationale. Il polémiqua avec Pierre-Joseph Proudhon— encore que les deux hommes s’estimassent — repoussant énergiquement la Banque du Peuple et les vues de Proudhon sur la propriété. Les humoristes du parti de l’ordre moquaient à cœur joie et ensemble la barbe de Proudhon, la crinière et le négligé vestimentaire évident de Leroux.

Signataire, avec son frère Jules et Auguste Desmoulins son futur gendre, impliqué dans le complot républicain de Lyon de l’été 1849, de la protestation contre le coup d’État et de l’incitation à résister du Comité central des Corporations, Pierre Leroux se cacha quelques jours à Paris chez Mme d’Agoult (Daniel Stern) en décembre 1851. Puis il se rendit en Angleterre où il participa avec Étienne Cabet et Louis Blanc à la fondation d’une éphémère Union socialiste (mai 1852), et de là à Jersey, exactement à Samarez, attirant à lui une colonie sur le modèle de celle de Boussac, parmi laquelle se trouvaient ses frères Jules et Charles, sa seconde femme Joséphine Volck (1812-1895), et leurs trois enfants Joseph (né en 1841), François (né en 1844) et Louis Pierre (né en 1850). La vie matérielle fut difficile ; elle le fut aussi en France après son retour en 1860 et jusqu’à sa mort. Les gains littéraires, malgré une production toujours abondante, étaient insignifiants. On lui envoyait souvent le produit de collectes faites pour lui dans les ateliers de typographie parisiens. Mais la solidarité dont témoignaient à son égard les ouvriers de son ancien métier et l’estime générale dans laquelle le tenaient les ouvriers français de tous les corps de métier qui s’éveillaient sous le Second Empire à la conscience de leur classe étaient un tribut normal pour cet honnête homme, « révolutionnaire pacifique », selon son expression, qui avait, avec beaucoup de talent et de générosité, avec une immense culture et un mysticisme fréquemment risible, popularisé les notions les plus utiles de l’industrialisme de Saint-Simon, n’ayant en vue que « l’amélioration du sort de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre », comme Saint-Simon lui-même.

Juste après son décès, la Commune réunie en séance décida « l’envoi de deux de ses membres aux funérailles de Pierre Leroux, après avoir déclaré qu’elle rendait cet hommage non au philosophe, partisan de l’école mystique dont nous portons la peine aujourd’hui, mais à l’homme politique qui, au lendemain des journées de juin 1848, a pris courageusement la défense des vaincus. »

L’un de ses fils resta à Jersey où il y mourut. Sur la stèle des proscrits du cimetière Macpela à Sion figure l’inscription suivante : « Joseph Leroux. Né à Paris 1er nov. 1841. Mort à Jersey 24 août 1894. Fils de Pierre Leroux ancien représentant du peuple en 1848. Élu par la ville de Paris ».

Voir parmi les amis et disciples de Pierre Leroux : Bertron Adolphe, Capet Mathurin, Champseix Grégoire Charpentier Ulysse, Dérignac Jean, Désages Luc, Desmoulins Auguste, Herhan Louis-Étienne, Jourdain Gustave, Lallemand Claude, Lautrey Léon, Lebloys Ernest, Leroux Achille, Leroux Charles, Leroux Jules, Lisler, Mourier Martial, Victor, Raybaud Jean, Lazare*, Robert du Var, Pauline Roland, George Sand, Talandier Alfred, Tarnaud, Vendris, Vincent dit Bizet Claude-Victor, Villegoureix François, Yvernaud.

Joseph Béchet : Pierre Leroux témoigna en sa faveur à son procès de 1839. Leroux l’avait employé trois mois au journal Le Globe, lui avait confié des sommes considérables et n’avait eu qu’à se louer de sa probité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article33921, notice LEROUX Pierre par Jean Maitron. Notice revue et complétée par Jean-Jacques Goblot et Jacques Grandjonc , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 14 avril 2021.

Par Jean Maitron. Notice revue et complétée par Jean-Jacques Goblot et Jacques Grandjonc

Pierre Leroux
Pierre Leroux
Coll. Musée d’histoire vivante

ŒUVRES : La plupart des écrits de Pierre Leroux ont paru d’abord dans des périodiques. À ceux que nous avons cités ajoutons : La République, en 1850-1851, et L’Espérance, à Jersey, en 1858.
Parmi les volumes et les brochures dont la liste est donnée exhaustivement en tête de l’ouvrage de P.-F. Thomas, la traduction du Werther de Gœthe en 1829 est signalée à tort. Cette traduction, de la part de Leroux qui ignorait l’allemand, n’est en fait qu’une simple révision d’une traduction antérieure due à un certain Sévelinge (preuves faites par D. O. Evans et A. Calvié), vendue par Bernard Groethuysen à Gallimard pour la Pléiade. — Notons pour le reste : Réfutation de l’Éclectisme, Paris, 1839, réédition par J.-P. Lacassagne. — De l’Humanité, Paris, 1840, in-8°, 2 volumes (2e édition en 1845). — D’une religion nationale ou du culte, Boussac, 1846. — Discours sur la situation actuelle de l’esprit humain et de la société, Boussac, 1846, in-16, 2 volumes. — Du Christianisme et de son origine démocratique, Boussac, 1848, in-16. — Projet d’une Constitution démocratique et sociale, Boussac, 1848, in-16. — Le Carrosse de M. Aguado, ou si ce sont les riches qui paient les pauvres, Boussac, 1848, in-16. — De la Ploutocratie ou du gouvernement des riches, Boussac, 1849, in-16. — Malthus et les économistes, ou y aura-t-il toujours des pauvres ? Boussac, 1849, in-16 (réédité en plus petit format en 1897 dans la « Bibliothèque nationale »). — « Jésuitisme et Socialisme » dans l’Almanach du Nouveau Monde pour 1850, de Louis Blanc. — Histoire philosophique de la Révolution de Février, Paris, 1851. — Participation à Almanach des corporations nouvelles, Paris, Bureau de la Société de la presse du travail, 1852, 192 p. — Louis Blanc, Cabet, Pierre Leroux, Union socialiste. Acte de société, Londres, mai 1852, 4 p. — La Grève de Samarez, Paris, 1863, in-16, 2 volumes, réédition par J.-P. Lacassagne. — Job, Paris, 1866, in-8°. — Conférences sur les religions et la philosophie, Lausanne, 1867, in-8°, brochure. — Le véritable livre d’Isaïe, Lausanne, 1869, in-8°.
En 1851 avait été commencée à Paris une édition des œuvres de Pierre Leroux. Deux volumes parurent.

SOURCES : Auguste Vacquerie, Profils et grimaces, Paris : Michel Lévy frères, 1856. — P.-Félix Thomas, Pierre Leroux. Sa Vie. Son œuvre. Sa doctrine. Contribution à l’histoire des idées au XIXe siècle, Paris, 1904. — Henri Mougin, Pierre Leroux, Paris, 1938. — David Owen Evans, Le Socialisme romantique. Pierre Leroux et ses contemporains, Paris, 1948. — Profils critiques et biographiques des 900 représentants du Peuple, par un vétéran de la presse, Paris, Garnier frères, 3e éd. 1848. — A. Robert, E. Bourleton, G. Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français, 1789-1889, Paris, Borl, 1891. — Jean-Pierre Lacassagne, Pierre Leroux et George Sand. Histoire d’une amitié (D’après une correspondance inédite 1836-1866), Paris, 1973. — Jacques Grandjonc, Communisme/ Kommunismus/ Communism. Origine et développement international de la terminologie communautaire prémarxiste des utopistes aux néo-babouvistes, Trier, Karl Marx Haus, 1989. — Jean-Jacques Goblot, Documents pour servir à l’histoire de la presse littéraire, Le Globe, 1824-1830, Paris, Champion, 1993. — Jean-Jacques Goblot, La Jeune France libérale. Le Globe et son groupe littéraire (1824-1830), Paris, Plon, 1995. — Pierre Cahen, Une descendance de Pierre Henri Leroux : un frère, trois fils et trois beaux-frères. Études monographiques et généalogiques, en ligne, consulté le 12/11/2020. — Notes de Gauthier Langlois.

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