LEROY Louis

Né le 27 décembre 1812 à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) ; menuisier à Mauzé, militant socialiste.

Leroy figurait sur une liste des « chefs des sociétés secrètes » et des « meneurs du parti socialiste » du département des Deux-Sèvres, établie par la police en 1851 et était ainsi décrit : « Celui que les communistes [de Mauzé] sont venus demander pour maire au commissaire provisoire en 1848 et qui a été compromis aussi dans l’affaire de la mascarade... » Au sujet de cette dernière affaire, voir Fayet Jean* et Goutière Jean-Jacques*
Une note d’information rédigée à l’intention de la Commission mixte indiquait d’autre part au sujet de Leroy : « Marié, deux enfants, n’a que son travail. Affilié aux sociétés secrètes, fait profession de communisme, redouté dans son pays. » Voir Durand Claude*
Arrêté à Mauzé à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851, il fut condamné par la Commission mixte des Deux-Sèvres, le 10 février 1852, à être « interné dans un lieu qui sera déterminé par le gouvernement ».
« Attendu que, le 3 décembre au soir, Leroy a été chargé par Durand de convoquer les démagogues et de leur communiquer l’appel fait par les émeutiers de Niort ; qu’il s’est aussitôt acquitté de cette commission, a assisté au conciliabule et fut l’un des instigateurs des mesures anarchiques qui y furent arrêtées ;
« attendu que Leroy affilié aux sociétés secrètes, est un agent actif de propagande communiste et démagogique, et que sa présence est un danger pour le pays... » Voir, pour l’émeute de Niort, Mainchain J.* et Savariau René*
Leroy fut successivement interné à Lille et à Angers. Dans un rapport du 7 janvier 1854, le préfet de Maine-et-Loire affirmait que « depuis plus de dix-huit mois qu’il réside à Angers, le sieur Leroy n’a pas cessé de se montrer laborieux, et de tenir une conduite exempte de reproche. »
Un certificat médical attesta qu’il était atteint à cette époque d’un « catarrhe pulmonaire ». Il fut autorisé à revenir provisoirement à Mauzé, pour ses affaires, une première fois en février 1854, une seconde fois en juillet de la même année.
Leroy, à l’occasion de ces séjours, semble avoir repris contact avec ses amis politiques, car le maire de Mauzé, dans une lettre du 7 août 1854 au préfet, signale qu’il fréquentait « tous les autres socialistes de Mauzé » et qu’il « les excite même à persévérer dans leur mauvaise idée » (sic). Il ajoutait : « Si cet individu reste longtemps à Mauzé, il montera encore la tête de ces malheureux communistes qui le regardent parmi eux comme le Messie... »
Ayant obtenu un passeport pour les États-Unis, Leroy s’embarqua à La Rochelle avec sa famille pour la Nouvelle-Orléans (août 1854).
Voir Durand Claude*, Fayet Jean*, Goutière Jean-Jacques*, et aussi Guay Paul*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article33931, notice LEROY Louis, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 avril 2013.

SOURCE : Arch. Dép. Deux-Sèvres, 4 M 6/17, 4 M 15/4.

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