LEVAVASEUR François

Tisserand à Darnétal (Seine-Inférieure), arrêté pour avoir pris part à une coalition des ouvriers du textile le 23 septembre 1830, acquitté par les assises et libéré, le 28 octobre, après un mois de prison préventive. Cent treize autres ouvriers bénéficièrent aussi d’acquittements ou de non-lieu au bout de plusieurs semaines de détention.
La grève de Darnétal aurait été, selon les autorités orléanistes, encouragée par le curé. Il aurait dit « qu’il n’avait pas fait la révolution et que c’était à ceux qui l’avaient faite à la réprimer ». Il aurait engagé le bedeau à sonner le tocsin.
L’agitation avait commencé dans les environs de Rouen, au début du mois, à la suite des troubles de Louviers pour les subsistances. Le 2 septembre 1830, le préfet Treilhard flétrissait la faiblesse du juge de paix de Maromme qui avait rendu un ouvrier prisonnier. Les journées des 4, 5 et 6 septembre avaient été très agitées à Darnétal. On pouvait parler d’émeute. Le ministre de l’Intérieur Guizot félicita le préfet pour son énergie — il avait fait procéder d’un coup à l’arrestation de cinquante « mutins armés ».
La grève de Darnétal, accompagnée d’une pétition des ouvriers fileurs de la vallée de Maromme, du 5 septembre, aujourd’hui perdue, avait les objectifs suivants : obtenir la journée de douze heures, repas compris, réformer le régime des amendes et le règlement d’atelier. Les manifestations et les grèves de Rouen et des environs, de septembre 1830, laissèrent un tel souvenir dans la Seine-Inférieure que Noiret pouvait plusieurs années après les évoquer sur le même plan que les journées lyonnaises de novembre 1831. Voir Noiret Charles*.