LONCLAS Gustave

Né le 8 septembre 1819 à Toulon, mort en Algérie en janvier ou février 1869. Ingénieur des Ponts et Chaussées, vraisemblablement d’opinions socialistes.

Fils d’un capitaine d’artillerie — marié avec la sœur du professeur Ortolan — qui mourut en 1833, laissant sa femme sans fortune ni pension avec cinq enfants en bas âge. Gustave était l’aîné. Il avait quatorze ans. Il se sentit responsable du sort des cadets et travailla de manière à entrer le plus vite possible à l’École polytechnique. Il fut de la promotion 1837 et termina ses études, étant sorti de l’École polytechnique un des premiers, à l’École nationale des Ponts et Chaussées.
Ingénieur de 2e classe à Guéret (7 août 1844), puis à Limoges (1er août 1846), il adhéra en mars 1848 à la Société populaire de Limoges et en devint le vice-président, « en raison de la fermeté de son caractère et de ses qualités d’ami de l’ordre », dira son oncle Ortolan.
De fait, le 27 avril, il invita au calme les citoyens rassemblés au Manège pendant le dépouillement du vote, et qui manifestaient leur mécontentement lorsque furent connus les choix de l’armée. L’après-midi du même jour, il tenta d’empêcher la foule d’entrer dans la préfecture.
En mai, la Société Populaire désigna Lonclas comme membre d’une commission d’enquête sur les événements du 27 avril.
Le 1er juin l’administration des Ponts et Chaussées le renvoyait à Guéret. Il venait de s’installer, quand, le 9 juillet, il fut arrêté et reconduit à Limoges. D’enquêteur sur les événements du 27 avril, il devenait inculpé. Et d’autre part, nommé à Douai le 1er août, alors qu’il se trouvait en prison, il fut révoqué ou considéré comme étant en disponibilité par l’administration des Ponts et Chaussées, parce qu’il ne put rejoindre Douai !
En mars et avril 1849, Lonclas comparaissait enfin avec ses coaccusés devant les assises de la Vienne. L’acte d’accusation lui reprochait d’avoir proposé l’envoi d’émissaires au-devant des électeurs de la campagne, le 23 avril 1848. Les témoins à charge assuraient qu’il avait fait dans des conversations l’éloge de Barbès et de Proudhon. Il fut acquitté. (Voir Briquet Charles) Son oncle Ortolan l’avait défendu.
Lonclas se retira à Toulon en août 1849. Il fut réintégré à Péronne le 26 janvier 1850, affecté à Niort le 1er janvier 1851, à Toulon le 1er août 1853, fait chevalier de la Légion d’honneur le 17 octobre 1860, mis le 1er septembre 1867 à la disposition du Gouvernement général de l’Algérie pour occuper les fonctions d’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Philippeville, promu sur place ingénieur en chef le 12 août 1868 et récompensé à la suite de l’Exposition universelle de 1867 d’une médaille d’or, à cause de la part qu’il avait prise à la construction du phare du Grand-Rouveau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article34123, notice LONCLAS Gustave, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 16 avril 2022.

SOURCES : Dossier administratif de Lonclas Gustave, sans aucune parenté avec le communard Lonclas. — L’Abeille de la Vienne, mars-avril 1849.

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