LYON Moïse

Marchand de nouveautés à Lodève (Hérault) d’origine israélite et de tendances socialistes.

En mars 1848, dans une lettre au receveur particulier des finances de l’arrondissement, il déclara que « la crise financière [...] n’est due qu’à la peur de nos gros capitalistes, qui entassent le numéraire, sans calculer les terribles conséquences qui pourraient résulter de cet état de choses s’il se prolongeait ». En septembre de la même année, dans une lettre à L’Écho de Lodève, à propos du projet de construction d’un abattoir, il eut l’occasion d’exprimer ses préoccupations sociales, en même temps que sa profonde désillusion au point de vue politique : « Citoyen rédacteur, chacun se demande : Quand fera-t-on l’abattoir ? [...] Est-ce que, par hasard, il en serait de l’abattoir comme des conséquences de la révolution du 24 Février ? [...] Cet établissement [...], en outre de son utilité, aura le mérite d’occuper un grand nombre d’ouvriers, et surtout aux approches de l’hiver ; en agissant ainsi, on évitera des misères toujours aggravées par la rigueur de cette saison. »
Le 13 octobre 1851, le préfet dénonça Lyon au ministre de l’Intérieur comme « le chef de la démagogie dans l’arrondissement de Lodève, homme actif, très rusé et des plus dangereux ». Huit jours plus tard, Lyon étala en plein jour, en devanture de son magasin, des foulards représentant une trentaine des principaux chefs de la Montagne, dont Barbès, Ledru-Rollin et Raspail.
Après le coup d’État du 2 décembre, Lyon réussit à se réfugier en Espagne ; il fut condamné par contumace, par la Commission mixte supérieure départementale, à la transportation en Algérie.
Gracié le 9 juin 1856, il vint se fixer à Clermont-l’Hérault. Avant même sa rentrée d’Espagne, le préfet écrivait à son sujet : « Homme d’action, le plus dangereux de tous [...] À surveiller à son retour. » Voir Crémieux Esdras*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article34216, notice LYON Moïse, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Arch. Dép. Hérault, 4 M 105, 4 M 257, 4 M 279, 4 M 285. — L’Écho de Lodève des 26 mars et 10 septembre 1848. — Émile Appolis « Les Israélites de l’Hérault, de 1830 à 1870 », dans Bulletin d’histoire moderne et d’histoire contemporaine du Comité des Travaux historiques et scientifiques, Congrès des Sociétés savantes de 1959, passim.

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