DUCLOS Jean, Alphonse

Par Pierre Vincent

Né le 12 avril 1931 à Ambérieu-en-Bugey (Ain), mort le 3 décembre 1978 à Chambéry (Savoie) ; ouvrier de service électrique ; secrétaire du secteur CGT des cheminots de Chambéry (Savoie) de 1967 à 1978.

Le père et le grand-père de Jean Duclos étaient l’un comme l’autre mécanicien de route. Tous les deux ont connu un destin tragique. Son grand-père était mort en service à Dijon (Côte-d’Or) à l’âge de cinquante ans et son père disparut tragiquement à quarante-huit ans lors d’un bombardement, le 25 mai 1944, au dépôt d’Ambérieu (Ain). N’ayant que treize ans, pupille de la SNCF, Jean Duclos entra en apprentissage à la SNCF, le 15 octobre 1946, dans le nouveau centre d’apprentissage de Santenay (Côte-d’Or) destiné à la formation d’ouvriers du service électrique. D’emblée il affirma son esprit de résistance et il sut mobiliser ses compagnons d’apprentissage pour qu’ils puissent participer aux élections profesionnelles et adhérer à la CGT. Certains d’entre eux, comme Raymond Bariot, se retrouveront à ses côtés sur le secteur de Chambéry (Savoie).
Après son service militaire, il rejoignit Chambéry dans l’équipe travaux dans le domaine de la téléphonie. En 1955, il occupa son premier poste de délégué dans sa catégorie d’activité professionnelle. Ses connaissances techniques en firent un responsable qualifié sur le plan local comme dans les instances nationales. Le 12 février 1967, il prit en charge le secteur fédéral des cheminots CGT de Chambéry en devenant le secrétaire général. Il participa, à la suite, au conseil national de la Fédération CGT puis, de 1973 à 1978, à la commission exécutive. Il mena un combat incessant contre les nombreuses tentatives pour fermer les lignes ferroviaires sur la région, en mobilisant les cheminots et en associant les élus locaux. Attentif aux évolutions professionelles, il s’efforça de résoudre au mieux le délicat problème du reclassement des garde-barrières dans une région où leur nombre fut important. Adhérent au Parti communiste, il s’efforçait également d’apporter sa pierre à l’activité de terrain.
Après qu’une coulée de boue eût interrompu la circulation par rail entre Nantua (Ain) et Bellegarde (Ain), il fut la cheville ouvrière du combat pour que cet incident ne serve pas de prétexte à favoriser le transport routier. Le 1er décembre 1978, lors d’une réunion en mairie de Nantua, il sut apporter des éléments convaincants à un large public, organisations syndicales et élus. Le 11 février 1979, ce travail portera ses fruits, la ligne ferroviaire Nantua-Bellegarde sera sauvée.
Hélas ! Jean Duclos ne pourra apprécier ce résultat positif. Parti se ressourcer après la réunion du 1er décembre, dans cette montagne qu’il aimait tant, le 3 décembre 1978 la mort le frappa brutalement en pleine activité professionnelle, comme elle l’avait fait pour son père et son grand-père. Militant estimé, l’émotion fut vive et durable parmi les cheminots.
Mariés le 23 janvier 1960 à Ambérieu, Raymonde Grenard et Jean Duclos étaient parents de deux filles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3435, notice DUCLOS Jean, Alphonse par Pierre Vincent, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 6 février 2012.

Par Pierre Vincent

SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — À Jean Duclos. Un homme, une vie, un militant, brochure réalisée par ses camarades du secteur de Chambéry à l’occasion du 55e anniversaire de sa naissance, Montmélian, 1986, 32 p. — Notes de Jean-Pierre Bonnet. — État civil.

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