MENAND Émiland, Anne, Marie.

Né le 22 septembre 1786 à Moroges (Saône-et-Loire), mort le 23 décembre 1871 à Mellecey (Saône-et-Loire). Représentant du peuple démocrate socialiste en 1848 et en 1849.

Avocat à Chalon-sur-Saône à partir de 1809, il organisa les corps francs du Chalonnais, en 1814, pour résister aux Autrichiens. Libéral et sans doute déjà républicain, il fut membre du conseil municipal de Chalon pendant les Cent-Jours ; chef incontesté des libéraux de Chalon durant la Seconde Restauration, il fut souvent inquiété et toujours surveillé par la police jusqu’en 1830.
Procureur du roi au début de la monarchie de Juillet, il fut révoqué en 1831 comme républicain, destitué en 1832 du poste de commandant de la garde nationale qu’il occupait depuis le mois d’août 1830. Membre du Comité central de la Société des Droits de l’Homme et du Citoyen de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), il signa à ce titre la Prophétie de Napoléon : La France sera Républicaine. La République abolirait les droits-réunis et l’impôt sur le sel (Chalon, impr. de J. Duchesne, in-4, 4 p.)
voir Thévenin Auguste*.
Élu conseiller général de Chalon en 1833, lors des premières élections départementales, il fut considéré comme complice de l’insurrection de Lyon d’avril 1834. Il échappa à la prison en se cachant, mais la Cour des Pairs le condamna par contumace à dix ans de déportation. Il publia à ce sujet : Notes de l’inculpé Menand (Émiland, Anne, Marie)... sur la mise en accusation requise par M. le procureur général à la Cour des Pairs, à l’occasion des événements d’avril, Paris, s. d., in-4°, 20 pp. L’amnistie de 1837 lui permit de reprendre place dans la vie politique chalonnaise. Il avait perdu son siège de conseiller général, en 1836, mais il redevint conseiller municipal de la ville et commandant de la garde nationale.
Après la révolution de février 1848, il fut nommé commissaire du gouvernement provisoire, remplaçant le sous-préfet de Chalon. Élu député de Saône-et-Loire à la Constituante, le 23 avril 1848, onzième sur quatorze, il siégea parmi les Montagnards et vota pour le droit au travail. Réélu en 1849 à la Législative, second sur douze, avec toute la liste montagnarde de Saône-et-Loire, il prit part à l’insurrection du 13 juin 1849 au Conservatoire des Arts et Métiers. Il appela en vain ses partisans de Chalon et des autres villes de Saône-et-Loire à se soulever. Il s’enfuit alors à Genève et fut condamné par contumace à la déportation. De Genève, il garda le contact avec ses amis par l’intermédiaire de Sinaï-Combet*, resté à Chalon-sur-Saône.
Il était trop âgé à son retour en France pour jouer encore un rôle politique en Saône-et-Loire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article34876, notice MENAND Émiland, Anne, Marie. , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Louis Gallas, Les Invasions autrichiennes de 1814 et 1815 à Chalon-sur-Saône et en Bourgogne, Chalon-sur-Saône, 1938, in-8°, 254 pp. — Procès-verbal d’installation de la loge de la Parfaite Égalité, Orient de Chalon-sur-Saône, Paris, 1840, in-8°, 31 pp. — Louis Gallas, Un ami chalonnais de Napoléon III, Pruneau-Dambrun, Chalon-sur-Saône, 1939, in-8°, 28 pp. — Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français. — Notes de R. Skoutelsky.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable