MERCIER Jules

Né vers 1808, mort le 27 juin 1834. D’abord garçon de bureau, puis rédacteur au Globe. L’un des quarante « apôtres », disciples de Saint-Simon* qui, conduits par Prosper Enfantin*, firent retraite à Ménilmontant (Seine) en 1832, certainement le plus vigoureux chansonnier saint-simonien.

Mercier a composé quelques-unes de ces chansons-tracts diffusées depuis la retraite de Ménilmontant et qui se terminaient invariablement par la formule « Salut au Père et gloire à Dieu ».
Il a écrit notamment À la femme, daté de la « Famille saint-simonienne de Paris, 14 déc. 1832. » :
Lève ton front trop longtemps abaissé ;
Lève ton front, femme pure et timide ;
Répudiant l’outrage du passé,
Que ton amour nous inspire, nous guide !
Nous avons déchiré le funeste bandeau
Qui nous cacha longtemps ta divine naissance,
Viens ! ton règne commence...
Il est également l’auteur de La Sainte Canaille.
Elle grandira, cette Sainte Canaille
Qu’en vos greniers vous laissez s’abrutir ;
Elle grandira : de son grabat de paille,
De son cloaque on la verra sortir.
Et aussi en 1834 d’un Hymne des travailleurs :
Levez-vous, milice ouvrière,
Non pour brûler, mais pour bâtir ;
Marchez, victorieuse et fière ;
Ouvrez les champs de l’avenir.
Jules Mercier se jeta dans la Seine, le 27 juin 1834, à la suite d’un chagrin d’amour.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article34908, notice MERCIER Jules , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 24 août 2017.

SOURCES : La Chanson française. Le Pamphlet du pauvre (1834-1851), Introduction et notes par Pierre Brochon, Éditions sociales, Paris, 1957. — Vinçard, Les Chants du travailleur. Recueil de chansons et poésies sociales, Paris, 1869. — Vinçard, Mémoires épisodiques d’un vieux chansonnier saint-simonien, Paris, 1878. — S. Charléty, Histoire du saint-simonisme, 2e éd., p. 166.

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