DUMONT Émile, Auguste, Gabriel [pseudonymes : Auguste dans l’Oise et Julien en Eure-et-Loir]

Par Jean-Pierre Besse

Né le 28 avril 1908 à Gouvieux (Oise), mort le 8 mai 1972 à Saint-Christophe-en-Bazelles (Indre) ; manœuvre puis visiteur ; militant communiste dans l’Oise ; résistant dans l’Oise puis dans l’Eure-et-Loir ; responsable technique FTPF dans ces deux départements.

Émile Dumont perdit son père, qui était manouvrier, très jeune. En 1911, sa mère, sans profession lors de sa naissance, était ouvrière chez Saint-Frères et son beau père, Jules Duval, était ouvrier dans la même usine. La mère d’Émile Dumont exerça par la suite la profession de factrice.
Lui même commença à travailler d’abord comme menuisier dans sa commune natale puis entra le 4 novembre 1926 aux ateliers de la Compagnie fer du Nord du Landy (Seine). Après son service militaire qu’il effectua à Toul (Meurthe-et-Moselle) de novembre 1928 à octobre 1929, il retrouva un poste de manoeuvre à la Compagnie du Nord, celle-ci n’ayant plus besoin de menuisier. C’est à cette époque-là que Émile Dumont adhéra à la CGT, selon sa fiche biographique remplie après la Libération, mais il doit s’agir en fait de la CGTU. Il adhéra le 4 janvier 1934 au Secours rouge, il écrit toujours dans la même fiche au Secours populaire et le même jour au Parti communiste.
Émile Dumont représenta la section communiste de Senlis (Oise) au congrès du Rassemblement universel pour la paix à Bruxelles en septembre 1936. En janvier 1937, il devint secrétaire de la cellule communiste de Gouvieux (Oise) et conserva ce poste jusqu’à la déclaration de guerre. Il suivit une école de section en 1937, 1938 et 1939. Lors des élections municipales partielles du 22 janvier 1939, il fut l’un des trois candidats du Front populaire avec un socialiste et un radical-socialiste et obtint au premier tour 219 voix sur 561 suffrages exprimés et 781 inscrits. Mais il échoua au second tour (240 voix sur 570 suffrages exprimés).
Mobilisé le 2 septembre 1939 au 15ème Génie, Émile Dumont fut démobilisé le 16 décembre suivant en raison de ses charges familiales, puis entra dans la résistance active au début de 1942 et obtint sa mutation professionnelle, comme visiteur au Petit Thérain à Creil (Oise), pour animer la Résistance dans ce secteur. Son domicile ayant été perquisitionné plusieurs fois, il entra dans la clandestinité après avoir échappé à l’arrestation au cours d’une nouvelle perquisition le 24 mai 1943. Chef départemental des FTPF de l’Oise de mai à décembre 1943, sous le pseudo « Auguste » responsable technique, il dirigea l’attaque du dépôt de chemin de fer de Nogent-sur-Oise le 18 septembre 1943 au cours duquel sept machines furent détruites et organisa en octobre de la même année le sabotage des Forges de Montataire (Oise). Suite à la mort, dans un accrochage, de deux membres de son groupe à Laigneville (Oise) en novembre 1943, il fut muté dans l’Eure-et-Loir en décembre 1943, s’installa à Brou et devient, sous le pseudo « Julien », chef départemental des FTPF dans ce département, où il était responsable technique. Le 7 août 1944, Émile Dumont fut grièvement blessé au cours d’une mission à Bouffry (Loir-et-Cher) sur la route Langeais-Chatillon et le lendemain dut être amputé du bras droit à l’hôpital de Chateaudun (Eure-et-Loir). Émile Dumont termina la guerre avec le grade de capitaine FFI.
Nommé conseiller municipal de Gouvieux le 16 septembre 1944, il fut élu conseiller dès le premier tour en avril 1945 avec 722 voix sur 1 208 suffrages exprimés et 1 663 inscrits. En 1946, il fut candidat sur la liste communiste à l’élection des délégués chargés d’élire les conseillers de la République. Émile Dumont ne fut pas réélu conseiller municipal en 1947, il conduisait alors la liste communiste dans sa commune natale.
A partir de 1948, Émile Dumont vécut à Paris et travailla, au Landy, comme sous agent technique à la SNCF. Il fut inquiété quelque temps dans le cadre d’une affaire d’exécution sommaire perpétrée pendant l’Occupation et arrêté par la sûreté nationale le 7 juin 1948 mais libéré le lendemain.
Après sa retraite, Émile Dumont s’installa dans l’Indre où il anima l’Association républicaine des anciens combattants, qu’il représenta aux congrès nationaux de Puteaux (Seine) en 1961, Clichy (Seine) en 1963 et Levallois-Perret (Seine) en 1965.
Marié une première fois le 25 mai 1929 à Gouvieux, père de six enfants dont deux sont décédés en bas âge, Émile Dumont divorça le 19 juin 1951 et se remaria le 21 décembre 1952 à Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3494, notice DUMONT Émile, Auguste, Gabriel [pseudonymes : Auguste dans l'Oise et Julien en Eure-et-Loir] par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 19 mars 2012.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : Arch. Dép. Oise, séries M et W. — Le travailleur Somme-Oise, 1935-1939. — Rencontre avec les enfants d’Émile Dumont. — État-civil de Gouvieux.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable