MILLON Eugène [MILLON Auguste, Nicolas, Eugène]

Né le 24 avril 1812 à Châlons-sur-Marne (Marne), mort le 23 octobre 1867 à Saint-Seine-l’Abbaye (Côte-d’Or). Docteur en médecine et pharmacien. Militant du mouvement coopératif.

Il était le fils d’Auguste-Henri Millon de Chateaurieux, sous-directeur des transports militaires de la Marne à Châlons-sur-Marne. Il fut d’abord attaché comme chirurgien militaire au service des hôpitaux de la région. Puis il se consacra à la chimie et à la pharmacie et fut nommé professeur de chimie à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, en 1841. Envoyé en 1847, à Lille, comme professeur à l’hôpital militaire d’instruction, il avait le grade de pharmacien principal de 2e classe lorsqu’éclata la révolution de Février. Savant chimiste, il venait de publier, de 1846 à 1848, deux volumes : Éléments de chimie organique, et, en collaboration avec d’autres chimistes, un Annuaire de Chimie. Démocrate républicain modéré, de tendances et de culture socialistes, vraisemblablement saint-simonien et phalanstérien d’origine, plus ou moins rallié aux formules associationnistes de Louis Blanc, il prit parti pour la République.
Il fonda alors un journal Le Peuple, journal républicain des intérêts du Nord, dont il était le propriétaire gérant, et dont le premier numéro parut le 19 mars 1848. Le 26 mars, avec Bianchi, il fonda le Club du Peuple, où dominaient les éléments socialistes de la nuance de Louis Blanc*. Les bateliers du département du Nord décidèrent d’en faire leur candidat à la Constituante. Il refusa, mais obtint néanmoins quelques milliers de suffrages. Il patronnait la liste des républicains modérés.
Millon se consacra à l’amélioration des conditions matérielles et morales de la population ouvrière lilloise. Le 10 mars 1848, il avait développé un programme d’inspiration fouriériste devant la Société des Sciences, de l’Agriculture et des Arts. Il fut certainement un des guides moraux et des conseillers de la coopérative l’Humanité (voir Auguste Lebrun*). Ce fut lui qui, en particulier, comme membre de la sous-commission de la boucherie, organisa la vente de la viande et procéda aux opérations qui aboutirent à la fondation de la boucherie.
Dans son journal Le Peuple il se déclarait adversaire des formes violentes du socialisme. Avant le coup d’État, en 1850, il fut déplacé d’office et envoyé en Algérie à la direction du Service de santé militaire. En 1856, il fut promu au grade de pharmacien principal de première classe et décoré de la Légion d’honneur. Il fut ensuite pharmacien en chef à Alger. En 1865, il reçut la rosette de la Légion d’honneur. Il prit alors sa retraite et rentra en France. Une rue du XVe arrondissement de Paris porte son nom. Voir pour le saint-simonisme dans le Nord : Desclée* (à Douai) ; Ravet-Anceau* (à Lille) ; pour le fouriérisme : Bocquin* (à Valenciennes), Bruneel Henri* (à Lille).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article35082, notice MILLON Eugène [MILLON Auguste, Nicolas, Eugène], version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCE : J. Gaumont, Histoire générale de la coopération en France, t. I.

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