MONFANGES Désiré

Sous-commissaire du gouvernement provisoire en Dordogne en 1848, révoqué sous Cavaignac.

Docteur en médecine à Nontron (Dordogne).Il était maire de la ville lorsque, le 12 mars 1848, il fut nommé sous-commissaire du Gouvernement provisoire, c’est-à-dire sous-préfet. Il se montra « clubiste effréné, harangueur de carrefour, socialiste, babouviste, communiste », du moins si l’on en croit ses adversaires. Il s’efforça d’obtenir de ses administrés le paiement des impôts en intervenant auprès des maires dans une circulaire du 10 mars : « Veuillez donc, Monsieur le Maire, en prenant la modération pour guide, user de tous les moyens de persuasion et de publicité pour faire comprendre à vos administrés que le paiement régulier de tous les impôts directs, indirects et droits d’octroi est le meilleur moyen de soutenir le Gouvernement provisoire ; c’est aussi le seul moyen de conserver ce que nous venons de conquérir et d’obtenir de nos nouveaux mandataires la diminution régulière, juste et légale des impôts qui pèsent sur le peuple. En un mot, faites comprendre à tous que la Révolution ayant été faite par le peuple et pour le peuple, il détruirait son ouvrage s’il refusait son concours à la République. » En même temps, le Dr Monfanges s’appuyait sur un club démocratique qu’il avait fondé et qui avait pour particularité de ne pas admettre de femmes.
Il comprit très vite que les journées de Juin orientaient la République vers la réaction et, le 6 juillet, il faisait part de ses craintes au préfet Caylus : « ... Les réactionnaires et quelques légitimistes ont le verbe haut depuis les dernières journées de juin. Ils méritent quelquefois le titre d’enragés modérés qu’on leur a donné. » Le régime de Cavaignac lui retira la sous-préfecture qu’il ambitionnait de conserver. 540 citoyens de Nontron envoyèrent une pétition en sa faveur au ministère de l’Intérieur, d’autant plus que son successeur ne leur inspirait pas confiance. Cela ne servit à rien. Monfanges se borna à faire remarquer que « de ce train, 1848 sera plus tôt escamoté que 1830 ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article35155, notice MONFANGES Désiré, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 13 septembre 2017.

SOURCE : G. Rocal, 1848 en Dordogne, Paris, 1933.

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