MORELLET Alphonse [MORELLET Marie, Alphonse]

Né à Bourg-en-Bresse le 4 février 1809, mort à Lyon le 6 juillet 1875. Représentant du Rhône à la Législative en 1849. Avocat d’inspiration fouriériste, partisan du droit au travail, coopérateur.

Alphonse Morellet s’était inscrit au barreau de Bourg en 1838. Quelques années plus tard, il exerçait sa profession d’avocat à Lyon et fréquentait les milieux fouriéristes de la ville. Voir Derrion Michel*.
Alphonse Morellet était le parent de l’abbé Morellet, l’Encyclopédiste devenu contre-révolutionnaire, et n’en tirait aucune gloire, n’étant, selon ses dires, « ni Encyclopédiste, ni contre-révolutionnaire ».
Aussitôt après la révolution de Février, il fut nommé membre du Comité central lyonnais qui assista la municipalité provisoire. Le 7 mars il entra au Comité d’organisation du Travail, véritable « Petit Luxembourg » créé par Étienne Arago, commissaire du Gouvernement provisoire. Il en devint bientôt le président. Il fut, avec Cady et Coignet, désigné pour porter à l’Assemblée constituante le projet élaboré par le Comité d’organisation du Travail, sur la proposition de François Coignet, qui préconisait la fondation d’une « agence communale » laquelle aurait pour but l’association libre et volontaire entre chefs d’industrie et ouvriers, et la réforme commerciale. Voir Cady*, Coignet François*
Le 13 mai 1849, Morellet fut élu député du Rhône, cinquième sur onze, par 70.934 voix, sur 110.722 votants et 154.740 inscrits. Il déposa, avec César Bertholon* et Martin Nadaud*, une proposition de loi au sujet de la répartition du crédit de 3 millions que la Constituante avait alloué aux associations ouvrières. Cette proposition demandait que l’État et les administrations publiques soient autorisés à traiter de gré à gré avec les associations d’ouvriers et les associations d’ouvriers et de patrons, pour les travaux ne dépassant pas 30.000 francs. La proposition fut écartée.
En 1850, il reprit, sans plus de succès, une proposition déjà faite en 1848 au sujet de « la participation du fermier sortant aux améliorations exécutées par lui sur l’immeuble. » Ce qui inciterait à croire que Morellet avait lu l’écrit de Claude-Henri Saint-Simon*, intitulé par Olinde Rodrigues*, en 1832, Vues sur la propriété et la législation.
Le 22 septembre 1848, il avait figuré parmi les fondateurs de l’Association générale des tailleurs de pierre du Rhône. Chaque sociétaire devait verser 600 francs. L’Association avait une caisse de secours pour les malades, les veuves, les vieillards, les orphelins, et une caisse contre le chômage. Les bénéfices réalisés par l’association étaient répartis de la façon suivante : 75 % à partager entre les associés, 10 % pour la « caisse fraternelle », 10 % pour la « caisse de solidarité », 5 % pour payer les impôts.
En 1849 et 1850, les autorités lyonnaises signalaient que Morellet, avec Grillet et Fraisse, continuait à faire fonctionner le Comité d’organisation du Travail qui avait été dissous par le préfet en mars 1849 et que l’on continuait d’appeler le « Petit Luxembourg ». Voir Coignet François* À cette époque, Morellet était non seulement représentant du peuple, mais aussi conseiller municipal et conseiller général de Lyon.
Morellet protesta contre le coup d’État du 2 décembre 1851 et s’établit comme avocat à Paris. On le prétendit rallié à l’Empire, parce qu’il était détaché de la politique. En 1867, il figurait parmi les correspondants parisiens de l’Universelle, coopérative de Valence (Drôme).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article35262, notice MORELLET Alphonse [MORELLET Marie, Alphonse] , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Arch. Nat., BB 18/1473, doss. 6930 a, et BB 30/394, P. 414 bis. — Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français. — Jean Gaumont, Histoire générale de la coopération en France, t. I. — Joseph Benoît, Confessions d’un prolétaire, op. cit. — Mary Lynn Stewart-McDougall, The Artisan Republic. Revolution, Reaction, and Resistance in Lyon, 1848-1851, Montreal/Kingston, McGill-Queens University Press, 1984.

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