MORIZOT Nicolas

Instituteur qualifié de « socialiste » par les autorités de Beaune (Côte-d’Or) avant sa révocation en 1850. Opposant au coup d’État de 1851 ; condamné à la transportation en Algérie.

Né le 7 janvier 1821 à Morey (sans doute Morey-Saint-Denis, canton de Gevrey-Chambertin, Côte-d’Or).
Élève de l’école normale de Dijon. En 1848, instituteur à Corgengoux (canton de Seurre, Côte-d’Or). D’après un tableau des instituteurs envoyé au préfet par le sous-préfet de Beaune en février 1850, il est dépeint comme « très capable » et « socialiste ardent ». « Il avait établi un club où on se rendait de toutes les communes voisines et où il n’a cessé de prêcher les doctrines les plus anarchiques. » D’après la notice individuelle de la Commission mixte de la Côte-d’Or, « ses principes démagogiques et sociaux ont perverti une grande partie de la population ». Lors du Congrès électoral démocratique du 22 avril 1849 il avait failli être choisi candidat, mais arriva après Langeron. (Le canton de Seurre avait donné, en mai 1849, 70 % des voix aux Montagnards).
Révoqué par arrêté préfectoral du 23 février 1850, il aurait fixé définitivement sa résidence « dans les cabarets [...] on présume qu’il vivait du secours de ses amis politiques ». Il « devait faire partie des sociétés secrètes » et être chargé des rapports entre Beaune et Seurre. « Écrivant et parlant avec facilité, intelligent, ambitieux, ayant un amour-propre excessif [...], ayant une grande influence sur les paysans, prodigieusement actif, il a fait dans ce canton un mal irréparable » (notice individuelle de la Commission mixte).
Le 5 décembre 1851, il a essayé de faire sonner le tocsin et était à la tête d’un rassemblement qu’il voulait faire marcher sur Beaune.
Condamné à la déportation en Algérie (« Algérie moins ») par la Commission mixte, il réussit à s’enfuir. Voir Girardot*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article35291, notice MORIZOT Nicolas , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 5 septembre 2017.

SOURCES : Arch. Dép. Côte-d’Or, IV T 19 et 7 M 151. — Arch. Nat., BB 30/400. — P. Levêque, « Sur quelques instituteurs "rouges" de la Seconde république », Annales de Bourgogne, oct.-déc. 1965, p. 289-300.

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