MOYNE Jean

En 1851, Moyne avait confectionné une série de guillotines en miniature exposées à ses fenêtres, avec le nom des personnes à qui elles étaient destinées.
Après le coup d’État, il fut condamné à la transportation en Algérie, après rejet d’un recours en grâce. En 1855, sa peine fut commuée en internement, puis, vu son repentir, il obtint un congé de trois mois. Il reconstitua alors la Marianne à Arbois. (Un rapport du procureur général de Besançon, du 16 février 1856, dit que dès août 1854, il assistait aux réunions socialistes qui se tenaient à la ferme de Claude Legendre. Il y a donc là une incertitude de chronologie).
Il fut condamné par défaut, le 24 mai 1856, par le tribunal de Lons-le-Saunier, à six mois de prison. Il s’était alors réfugié à Sainte-Croix dans le canton de Berne. En janvier 1857, la police saisit une lettre qu’il venait d’adresser à son père à Arbois : « Je gagne 120 f. par mois, mais viennent les beaux jours, ça pourra bien monter de 40 à 50 f. de plus. Ce qui prouve que, malgré les aristocrates, les socialistes à bonne cervelle s’en tirent partout [...] Nous apprenons aujourd’hui l’assassinat de l’archevêque de Paris, c’est un petit malheur ; c’est un loup de moins à traquer, qui paie les services qu’il a rendus au peuple en décembre, en bénissant Badinguet au milieu de ses crimes. Mais patience, c’est la bonne année [...] il faut bien que le Corse suive son ami [...] Nous sommes ici tout à la guerre, toute la Suisse arme contre les Prussiens qui déclarent la guerre à la Suisse au sujet du canton de Neuchâtel. Tout le monde part pour défendre la République contre un roi, et nous autres réfugiés, nous sommes là pour les soutenir dans leurs élans, car ceci, c’est la guerre de la Révolution. » Voir Legendre Claude*