« Jeune pêcheuse du Mont-Saint-Michel », sœur d’un couvreur demeurant au Mont et travaillant dans la prison. Ce dernier avait si bien aidé la direction à maintenir l’ordre, en fait « bon assomeur », qu’il devint geôlier professionnel. Anne-Marie Navet semble cependant avoir pris soin des prisonniers, car, bien qu’il ait été soumis le plus souvent au régime cellulaire, donc peu disponible ni visible, elle épousa Étienne Élie*, fidèle acolyte d’Armand Barbès*, civilement le 12 février 1844 et religieusement le 17. Le ministère fut très heureux d’envoyer son autorisation par télégraphe au moment où le système carcéral était très discuté dans la presse et à la Chambre et d’autoriser leur « libre communication » après leur mariage. On dit aussi que les moyens financiers du « clan Barbès » facilitèrent bien des choses.
SOURCES : Bibl. Nat. NAF 1302, f 64 sq. Papiers de Cabet. — E. L’Hommedé, Le Mont-Saint-Michel, prison politique sous la monarchie de Juillet, Paris, Boivin, 1932. — L.-A. Blanqui, œuvres I. Des origines à la Révolution de 1848, textes présentés par D. Le Nuz, Nancy, Presses Universitaires, 1993. — Note de J. Risacher.