NERMON

Par Michel Cordillot.

Avocat et propagandiste démocrate à Montbrison (Loire).

Cousin de Jean Nermon*, également originaire de Saint-Bonnet-le Courreaux près de Montbrisson (Loire).
Sa famille le destinant à la prêtrise, il commença des études de théologie et entra au séminaire. Mais n’ayant pas la vocation ecclésiastique, il partit à Paris, gagna sa vie comme répétiteur tout en faisant son droit, et s’y fit recevoir avocat. Il était en 1840 jeune avocat attaché depuis peu de temps au barreau de Montbrisson.
Connu pour ses opinions démocratiques, il fit l’objet d’une perquisition vers le 20 septembre 1840 à la demande du juge Zangiacomi, qui enquêtait sur les activités de propagande communiste à Lyon, où Nermon avait assisté en compagnie de Duché* et quelques autres à une réunion de « patriotes » organisée par les communistes au cours la 2e ou de la 3e semaine de juillet, dans le prolongement du banquet de Belleville.
Cette perquisition, effectuée en son absence, amena la découverte de correspondances d’Auguste Ott* de Paris qui désignaient Nermon comme le correspondant à Montbrisson d’une association publiant à Paris des brochures anonymes rédigées par Ott, telles l’Appel aux hommes de bonne volonté, dans le but de préparer un changement politique et social.
Nermon entretenait en outre des rapports suivis avec les militants de Saint-Étienne, ville qu’il décrivait dans une de ses lettres comme « un grand foyer révolutionnaire », notamment avec son confrère avocat Duché. Des correspondances saisies chez ce dernier établirent également que Nermon était l’un des collaborateurs de L’Ami des ouvriers que publiait Granjasse* à Saint-Étienne.
On trouva aussi chez Nermon des lettres de son cousin Jean, alors détenu à Doullens.
Nermon fut sans doute mis immédiatement au courant de la visite de la police, et il parvint à répercuter l’information à Saint-Étienne, où les perquisitions effectuées le 24 ne donnèrent que peu de résultat. À cette date, Nermon était activement recherché et considéré comme en fuite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article35505, notice NERMON par Michel Cordillot., version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

Par Michel Cordillot.

SOURCES : Arch. part., copie du rapport du procureur du Roi Rabou au ministre de l’Intérieur, en date du 24 septembre 1840. — Cour des pairs. Attentat du 15 octobre 1840. Rapport fait à la cour par M. le baron Girod (de l’Ain), Paris, impr. royale, mai 1841, p. 53.

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