PAGNERRE Laurent, Antoine

Laurent-Antoine Pagnerre était le fils d’un agriculteur qui complétait son activité en travaillant comme aubergiste.
D’abord clerc de notaire puis d’avoué, Pagnerre vint à Paris en 1824 dans une maison d’imagerie (Boulland), puis s’établit libraire. L’édition des pamphlets de Cormenin lui donna une certaine notoriété.
Pagnerre aurait participé à la révolution de 1830 du côté des républicains (loge des Amis de la Vérité). Combattant de Juillet, il fut de ceux qui poussèrent en vain Lafayette à proclamer la république.
Dans les années 1830, le catalogue de sa librairie est de plus en plus marqué. Après une propagande républicaine sous la forme d’almanachs, brochures et chansons, il s’est lancé dans des formes plus conséquenes. Il devint l’éditeur des écrivains démocrates, collabora lui même à Paris révolutionnaire qui fit grand bruit (1833-1834), publia l’Histoire de Dix ans de Louis Blanc*, les pamphlets de Félicité de Lamennais*, les recueils de biographies parlementaires publiés sous les auspices de la gauche dynastique, le Dictionnaire politique et l’Almanach démocratique en 1842, etc... Il fut membre de Aide-toi, le ciel t’aidera, président de l’Association républicaine pour l’éducation du peuple, commissaire de diverses sections de la Société des droits de l’Homme, secrétaire de l’Association pour la liberté de la presse, organisateur en 1845 du comité central des électeurs de la Seine et de la plupart des banquets réformistes.
Son activité le conduisit bien souvent devant les tribunaux.
Il créa le Comptoir d’escompte et le Cercle de la Librairie.
Il partageait les idées des hommes du National, Après février, il fut adjoint au maire de Paris ; secrétaire général du gouvernement provisoire, représentant du peuple, le 23 avril 1848, à la Constituante, où il prit place parmi les républicains modérés (député de Seine-et-Oise).
Il aurait approuvé la répression de juin 1848.
Pagnerre quitta la vie politique en 1849, refusa le poste de directeur de l’Imprimerie nationale et retourna à sa librairie.
A son décès, la librairie fut reprise par son fils Charles (1834-1867).
Sa fille a épousé Alfred Busquet, journaliste et poète. Alfred Busquet reprit la maison d’édition au décès de Charles.
Les éditions Pagnerre disparaissent dans les années 1870, probablement rachetées par Hachette.