PAILLET Léon [François]

Corsetier à Niort (Deux-Sèvres), où il demeurait, rue Saint-Gelais. En 1851, à l’époque du coup d’État, il figurait sur une « liste nominative (établie par le commissaire de Niort), des individus qui, en raison de leurs opinions politiques, méritent d’être surveillés de très près ».

En 1856, Paillet fut le principal accusé de l’affaire dite du « complot de Niort », qui entraîna l’arrestation des affiliés de la société secrète la Militante. Il fut condamné à 4 ans de prison, 1 000 francs d’amende et 10 ans d’interdiction des droits civiques.
Il résultait d’une déclaration d’une « notabilité industrielle » de Niort, occupant trois cents ouvriers, que Paillet multipliait ses efforts pour former à Niort « un noyau de démagogues capable d’entraîner les ouvriers dans le mouvement qui se préparait... » Un rapport du commissaire de police de Niort en date du 18 janvier 1856 au préfet des Deux-Sèvres révéla que Paillet avait parcouru les campagnes avec Savariau « pour exalter l’esprit des ouvriers ». D’après ce même rapport, il s’agissait d’organiser un « complot » et d’« assassiner l’empereur » ; les conjurés devaient « mettre pendant la nuit, le même jour et à la même heure, le feu à une ou plusieurs maisons pour attirer les masses sur un point. » Toutes les autorités devaient être, « en même temps emprisonnées et tuées [...]
« 30 000 hommes tous armés, tant à Paris qu’à Lyon et à Marseille », auraient été organisés... »
La révolution devait être faite « pour le peuple et par le peuple ». « Un assez grand nombre d’ouvriers devraient prendre part à la Révolution. »
Trente et une lettres politiques d’apparence commerciale furent saisies sur Paillet lors de son arrestation. Un autre rapport du commissaire de police indiquait que des sommes importantes étaient centralisées pour le mouvement et que des collectes étaient organisées à Niort. « Les ouvriers, précisait-il, ont plus donné que d’autres qui ont de plus grandes ressources. »
Dans un rapport de police du 8 décembre 1855, on pouvait lire : « Les légitimistes ont connaissance du mouvement et voudraient y prendre part, bien que le parti socialiste à Niort n’ait aucune fréquentation avec eux. »
Paillet aurait été en rapports directs avec le délégué du Comité central de Paris, un nommé Basse (?), qu’il aurait reçu chez lui à Niort.
Transféré à Paris après son arrestation, Voir sur les icariens et socialistes de Niort : Guay Paul*, Savariau René* ; pour les relations de Paillet avec les autres départements : Savard Jean-Baptiste*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article35714, notice PAILLET Léon [François], version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 31 décembre 2016.

SOURCES : Arch. Dép. Deux-Sèvres, 4 M 6/17. – Journal des débats politiques et littéraires, 5 mai 1856, p. 3, 1ère col. (François)

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