EGLES Louis

Par Pierre Schill

Né le 5 juillet 1899 à Hirschland (Bas-Rhin annexé), mort le 23 août 1970 à Thionville (Moselle) ; manœuvre à la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine ; trésorier adjoint du syndicat unitaire des cheminots de Metz-Montigny-lès-Metz (Moselle) ; un des responsables du rayon communiste de Thionville-Basse-Yutz (Moselle).

Louis Egles faisait partie de ces nombreux Alsaciens qui vinrent s’installer et travailler en Moselle après la Première Guerre mondiale suite au manque de main-d’œuvre notamment lié à l’expulsion des ouvriers allemands.

Depuis mai 1931 au moins, il était trésorier adjoint du syndicat unitaire des cheminots de Metz-Montigny-lès-Metz (Moselle). Il était alors brigadier de manœuvre et résidait à Metz-Sablon. En mars 1932 il n’occupait plus cette charge. En novembre et en décembre 1931 il anima plusieurs réunions de cheminots unitaires et confédérés avec l’objectif de réussir l’unité d’action.

Louis Egles participa activement au Front populaire. Alors qu’il travaillait à Thionville (Moselle), il était en décembre 1936 l’un des responsables du rayon communiste de Thionville-Basse-Yutz qui comptait un peu plus de trois cents membres. Il représentait la cellule du personnel des Trains qu’il dirigeait avec Adolphe Hungler. Son épouse représentait à la direction du rayon les sections féminines.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Louis Egles fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle, alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national, avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger, aidé par les cheminots Charles Hoeffel et Georges Wodli. L’activité clandestine de Louis Egles lui valut d’être arrêté par la Gestapo le 30 août 1943 et d’être emprisonné au SS-Sonderlager du Fort-de-Queuleu dans la banlieue messine avant d’être transféré à la mi-août 1944 au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé) puis déporté au camp de Dachau (Allemagne) où il fut libéré le 29 avril 1945. Sa femme fut quant à elle arrêtée le 28 octobre 1943, emprisonnée au Fort-de-Queuleu puis déportée au camp de Schirmeck (Bas-Rhin annexé) où elle fut libérée le 23 novembre 1944. Ils obtinrent tout deux le titre de déporté politique.

Le 29 juillet 1945, son épouse participa à la constitution du comité local de Basse-Yutz (aujourd’hui Yutz, Moselle) de l’Union des femmes françaises. Louis Egles reprit lui aussi ses activités politiques et se présenta le 23 septembre 1945 aux élections municipales à Basse-Yutz sur la liste de gauche et de la Résistance menée par Émile Fritsch. Il obtint 1 665 voix sur 3 676 suffrages exprimés et ne fut pas élu. Il fut à nouveau candidat aux élections municipales d’octobre 1947 sur la liste communiste qui rassembla une moyenne de 1 353 voix sur 3 543 suffrages exprimés contre une moyenne de 2 130 voix pour la liste d’entente communale qui remporta l’ensemble des sièges à pourvoir.

Louis Egles s’était marié le 18 juin 1927 à Metz (Moselle) avec Madeleine Eby et fut père d’un fils.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3585, notice EGLES Louis par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 septembre 2022.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 301 M 78 ; 310 M 116 ; 151 W 825 ; 1330 W 263, 265 et 266 ; 24 Z 15. — Arch. Direction interdépartementale d’Alsace du Secrétariat d’État à la Défense chargé des Anciens combattants, fichier du camp de Natzweiler-Struthof (renseignements fournis par Thierry Heidmann). — Le Républicain Lorrain, 25 septembre 1945 et 25 août 1970. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. — Renseignements fournis par Henriette Egles, sa nièce. — État-civil des communes de Hirschland (Bas-Rhin) et de Thionville (Moselle).

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