PAUVERT Antoine [ANTOINE dit]

Par Alain Dalançon

Né le 28 août 1818 à Coron (Maine-et-Loire), mort le 14 janvier 1895 à Sainte-Verge (Deux-Sèvres) ; tisserand ; affilié à la Marianne.

Antoine Pauvert était le fils naturel de Marie Pauvert, fileuse de 22 ans, déclaré de père inconnu.

En 1856, il était l’un des deux ou trois ouvriers tisserands à Sainte-Verge (Deux-Sèvres) travaillant depuis 1851 chez Anne Bernard, femme Landais qui avait un fils de 19 ans, Auguste, devenu tisserand lui-même, et deux filles, dont la dernière était née en 1850.

Ayant pris part à l’émeute de Brion du 22 juillet 1856 (voir Dagot Urbain), il fut inculpé et traduit devant le tribunal correctionnel de Bressuire.
L’acte d’accusation le désignait comme un des « chefs ou fondateurs » de la société secrète la Marianne, dont il avait transmis les mots d’ordre venus d’Angers. Le 6 juillet 1856, à Sainte-Verge, s’était tenue une réunion où devait être révélé aux conjurés le jour de l’insurrection générale. Le mot de passe était : « Les vaches vont vêler, nos affaires vont bien. » Il fut décidé que, dans la nuit du 25 juillet, l’on mettrait le feu à tous les blés sur pied et à toutes les propriétés de nobles et de curés.

Il fut condamné, le 13 septembre 1856, à deux ans de prison et subit sa peine à la maison centrale de Fontevraud.
Dans un rapport au préfet des Deux-Sèvres, le sous-préfet de Bressuire écrivait (30 juillet 1858) : « Pauvert a fait beaucoup de mal à Sainte-Verge et dans quelques communes du canton de Thouars. C’est lui qui a peut-être fait le plus d’affiliations. Il s’est montré ardent, a menacé ceux qui ne marcheraient pas. Sa conduite privée était mauvaise : il vivait publiquement avec une femme mariée qui avait quitté son mari. C’est un homme adroit et je ne m’étonne pas qu’il se soit bien conduit à Fontevrault... » À l’expiration de sa peine, Pauvert fut condamné à la transportation en Algérie pour dix ans (arrêté du ministre de l’Intérieur du 15 août 1858).

Pourtant Antoine Pauvert était bien recensé à Brion en 1861 et 1866 et jusqu’en 1881 comme 1er ouvrier dans l’atelier d’Anne Bernard, femme Landais. En vérité, son mari Augustin Landais, tisserand, qui avait épousée à Sainte-Verge le 14 juillet 1836 cette fille du sacristain, l’avait abandonnée depuis longtemps (renseignement en marge des recensements de la décennie 1860 à 1880) ; il avait déjà quitté le foyer le 2 juillet 1850 lors de la naissance de leur fille Anne.

Antoine Pauvert, à son décès chez François Hucault, cultivateur au village de Pompois, était dit « rentier ».

Voir Arnault Philippe-Auguste pour la liste des « Marianneux » condamnés dans les Deux-Sèvres, et ci-après pour ceux de Sainte-Verge : Philippe-Auguste Arnault*, Jean-Jacques Bidaud*, Auguste Brochain*, François Devasles*, Louis Faulqué*, Louis Garsuault*, Jean Hucault*, Joseph*, Vincent Moulière*, Pierre Sicault*, Antoine Sigougneau*, Jean-Alexis Talon*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article35869, notice PAUVERT Antoine [ANTOINE dit] par Alain Dalançon, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 6 août 2021.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. Nat., BB 30/417, P. 1411. — Arch. Dép. Deux-Sèvres, 4 M 15/5 et Registre des jugements du tribunal de Bressuire, année 1856. ; état civil, recensements. — Notice DBMOF non signée.

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