PÉNIÈRES Auguste [PÉNIÈRES Jean, Antoine, Auguste] ou PÉNIÈRES Augustin

Par Notice revue et complétée par Gilbert Beaubatie

Né le 28 mars 1810 à Ussel (Corrèze), mort le 13 mai 1877 ; républicain sous la monarchie de Juillet ; représentant de la Corrèze siégeant à l’extrême gauche de la Constituante de 1848 et de la Législative de 1849.

Neveu du Conventionnel Pénières-Delzors, fils de Raymond Pénières, sous-préfet de l’arrondissement d’Ussel, avocat à Ussel, démocrate connu avant 1848, choisi en cette qualité comme conseiller d’arrondissement d’Ussel par les électeurs censitaires, il fut élu le 23 avril 1848, sixième sur sept députés de la Corrèze, avec 17 784 voix. Ainsi que Pierre Madesclaire, il vota constamment avec la gauche et l’extrême-gauche, se prononçant lui aussi pour un président de la République que désignerait l’Assemblée unique.
Le 10 mars 1849, il publia dans la presse corrézienne une profession de foi, dans laquelle il ne manqua pas de rappeler le souvenir de son oncle : « Guidés par une sympathie patriotique, vous avez dans la première ère de la Révolution française, honoré de vos suffrages Augustin Pénières qui fut votre représentant à la Convention, au Conseil des Cinq-Cents et aux diverses Assemblées législatives jusqu’en 1815. Vous rappeler que l’inique décret de 1816 a fermé sur votre ancien député la tombe d’un long exil, c’est vous dire que sa mort m’a imprimé le sceau de la foi politique consacrée par de nouveaux martyrs... »
Sa sœur, Madame Peyrat, lui adressa ses félicitations par lettre, le 21 mai 1849 : « Par une lettre de Blanche qui nous arrive à l’instant avec celle de Rosine (l’épouse du député) et qui nous donne les détails de l’ovation qui t’a été faite d’une manière bruyante, je comprends que tu aies hâte de te soustraire au bruit du canon, d’échapper à la couronne de rose et de laurier dont voulait te parer ce peuple ivre d’enthousiasme et plus tard de libations, ta cave doit être à sec ? Blanche nous a donné le style de cette fête dans son style le plus pompeux. »
Pénières revint à la Législative, au quatrième rang des sept représentants du département ; il avait eu 35 296 voix sur 56 045 votants et 84 363 inscrits. Sans faire partie de la Montagne, il se montra l’un des adversaires les plus fermes de la majorité royaliste et de la politique de l’Élysée.
Le soir du 2 décembre 1851, Auguste Pénières fut l’un des initiateurs de la résistance au coup d’État et conçut le projet de marcher sur le ministère de l’Intérieur afin de s’emparer du télégraphe. Mais alors qu’Alphonse Baudin* tombait au faubourg Saint-Antoine, Pénières attendait en vain à Montparnasse les ouvriers qu’il avait harangués à Châtillon. Il ne fut rejoint que par une poignée de partisans. Le lendemain, au cours de la réunion qui se tint chez le citoyen Marie, il signa la déclaration des représentants de la Montagne : « Louis Bonaparte est déchu de ses fonctions de président de la République. Les citoyens sont tenus de lui refuser obéissance... »
Le neveu du proscrit ne connut cependant pas les épreuves de l’exil, sinon moral, et après le coup d’État, il revint dans sa ville natale.
Son nom figure sur une liste de suspects établie le 17 février 1858, avec les indications suivantes : « ancien représentant du peuple, exalté peu dangereux. Avait dû son élection au souvenir de l’ancien conventionnel ».
À l’instar de son oncle, il se passionna pour les sciences auxquelles il consacra ses dernières années, notamment à la chimie industrielle, en particulier à la chimie des colorants textiles, où il se montra très habile.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article35936, notice PÉNIÈRES Auguste [PÉNIÈRES Jean, Antoine, Auguste] ou PÉNIÈRES Augustin par Notice revue et complétée par Gilbert Beaubatie , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 4 avril 2016.

Par Notice revue et complétée par Gilbert Beaubatie

SOURCES : Arch. Dép. Corrèze, série E ; série M ; série T. — Victor Faure, De la Corrèze à la Floride. Jean-Augustin Pénières. Conventionnel et député d’Ussel, Ussel, 1989, p. 216-217.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable