ELIOT Noël, Joseph, Marie

Par Louis Botella, François Prigent

Né le 25 décembre 1925 à Pontivy (Morbihan), mort le 9 mai 2011 à L’Hermitage (Ille-et-Vilaine) ; commis de gare ; militant du CAS et de FO, secrétaire général du syndicat FO des cheminots de Vitré (Ille-et-Vilaine), permanent puis secrétaire général de l’UD-FO d’Ille-et-Vilaine (1953-1977), militant socialiste, secrétaire fédéral adjoint du PS dans les années 1970, responsable départemental, régional et dirigeant national de la Fédération Léo Lagrange ; conseiller municipal et maire adjoint de Rennes (1977-2001), proche d’Edmond Hervé.

Noël Eliot grandit dans une famille ouvrière, son père travaillant dans le bâtiment et sa mère dans la confection. Syndiqué à la CGT, son père votait communiste sans être pour autant engagé dans les réseaux militants du PCF. Passé par les écoles publiques, il fut scolarisé dans le privé, sous l’influence de sa mère, lors de l’arrivée de la famille à Rennes en 1935. Il quitta l’école à l’âge de 16 ans, entamant une carrière professionnelle comme commis de gare à Vitré puis à Rennes.

Noël Eliot fut l’un des fondateurs, le 2 septembre 1947, du groupe CAS à Vitré, assumant les fonctions de membre du bureau. En 1948, il devint secrétaire général du syndicat FO de Vitré. Lors du congrès de l’Union Ouest, tenu en mars 1950 au Mans, il fut élu membre suppléant du conseil national de sa fédération, au titre de cette union. Ce mandat fut reconduit en avril 1952. En mai 1954, il devint membre titulaire du conseil national et réélu en juin 1956.

En novembre 1954, il siégea au bureau de la Section technique régionale Exploitation de l’Union Ouest. En octobre 1957, il fut élu membre du comité technique national Exploitation de sa fédération, au titre de l’Union Ouest. La même année, il était signalé comme secrétaire du syndicat de Rennes.

Au plan interprofessionnel, il devint à vingt-huit ans secrétaire général adjoint de l’UD-FO d’Ille-et-Vilaine le 10 mai 1953, dont le secrétaire général fut à nouveau Hubert Mesplède prenant la suite du socialiste rennais Hervé Gloaguen* qui occupa ces responsabilités jusqu’au début de l’année 1953.

Il était relayé à Rennes par Léon Le Blé* et Pierre-Jean Lambert, tout en s’appuyant sur un noyau militant FO puissant à Fougères derrière Joseph Fournier* ou Louis Boursin. L’ensemble de ces militants appartenait aux réseaux socialistes, dont l’emprise sur FO était forte, comme dans le Morbihan notamment.

Ainsi, Noël Eliot était adhérent à la SFIO dès le début des années 1950, notamment lors de la création d’associations de jeunesse et de formation. Permanent FO puis salarié de la Fédération Léo Lagrange, il s’avéra un des piliers du renouveau du PS à Rennes au début des années 1970 avec Jean-Pierre Plankaërt*, Jean-Pierre Michel et Edmond Hervé* qui se succédèrent au poste de secrétaire fédéral entre 1969 et 1977. Il était alors secrétaire fédéral adjoint du PS. Déjà candidat sur une liste d’union PS-PSU en 1971, Noël Eliot (52 ans) fut élu conseiller municipal de Rennes en 1977 lors de la victoire de la liste d’union de la gauche d’Edmond Hervé au moment de la succession du notable centriste Henri Fréville, maire depuis 1953 d’une coalition de type Troisième Force qui incluait la SFIO.

Très investi dans la Fédération Léo-Lagrange, Noël Eliot s’attacha à structurer ce réseau initié par Pierre Mauroy au plan départemental comme régional. D’après les archives de Pierre Mauroy*, ce militant socialiste et syndicaliste FO de premier plan joua un rôle d’envergure national au sein de la Fédération Léo-Lagrange. Véritable « grand frère » des réseaux bretons de la Fédération Léo-Lagrange, il fut en contact avec cette matrice socialiste, vivier important d’élus PS notamment à l’échelle des conseils généraux (à Saint-Nazaire avec Gérard Mauduit et Philippe Grosvalet, à Brest avec Maurice Menesguen) ou des cercles dirigeants du PS (Jean Droual à Lorient).

Proche d’Edmond Hervé, ministre de François Mitterrand* entre 1981 et 1986, Noël Eliot contribua à créer des associations de jeunesse et de formation lors de ses mandats d’élu socialiste à Rennes, entre 1977 et 2001.

Sa femme, dont la trajectoire politique est parallèle, était employée de commerce.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3596, notice ELIOT Noël, Joseph, Marie par Louis Botella, François Prigent, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 septembre 2022.

Par Louis Botella, François Prigent

SOURCES : Arch. Fédération CGT-FO des cheminots. — Arch. syndicats FO des cheminots de Nantes et de Rennes (répertoire pour 1948 des adhérents et militants, informations transmises par Louis-Jean Kervella) ; Arch. Fédérales du PS d’Ille-et-Vilaine. — Arch. Pierre Mauroy – Arch. OURS, dossiers Ille-et-Vilaine. — L’Aurore d’Ille-et-Vilaine. — Ouest-France. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 23 juin 1953, 11 avril 1973. — Entretiens avec Noël Eliot, Edmond Hervé, Georges Cano, André Marivin, Maurice Menesguen, Jean Droual, Gérard Mauduit, Philippe Grosvalet. — Frédéric Sawicki, Les réseaux du PS. Sociologie du milieu partisan, Belin, 1989. — Le Rail syndicaliste, 1947-1963. — FO, mai 1953. — Louis Botella, FO chez les cheminots…, op. cit.. — Informations transmises en février 2003 et le 29 février 2012 par Gonzalo San Gerotéo. — Notes de Marie-Louise Goergen et de Jacques Thouroude. — Site Internet : match.id.io.

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