PÉREIRA

Commissaire du gouvernement provisoire à Orléans en 1848 ; artisan du maintien de l’ordre en juin 1848 ; qualifié de socialiste par ses adversaires ; arrêté après le coup d’État.

Membre du conseil municipal d’Orléans à la fin de la monarchie de Juillet. D’un républicanisme certainement tout frais, lorsqu’il fut nommé commissaire à Orléans, par le Gouvernement provisoire, le 29 février 1848. Républicain bleu et préfet, lors des journées de Juin, il envoya les troupes sur Paris et fit appel aux bataillons de gardes nationaux des cantons ruraux pour empêcher les ouvriers d’Orléans de partir à la rencontre des ouvriers parisiens, plus particulièrement pour venir à bout de la résistance des cheminots qui étaient entrés en grève par solidarité avec le Paris ouvrier, et pour contraindre à s’exécuter les mécaniciens requis de conduire les trains de secours au Paris gouvernemental.
Rassuré sur le maintien de l’ordre à Orléans, Péreira expédia ensuite toutes les unités de garde nationale du Loiret qu’il put fournir de munitions et de vivres, multiplia les bulletins de victoire sur l’« anarchie » et assista, le 2 juillet, au service solennel célébré à la cathédrale pour les gardes nationaux du Loiret tués à Paris.
Péreira n’en fut pas moins destitué pour sympathies Montagnardes, le 20 novembre 1849. Candidat au conseil général dans le canton d’Artenay et présenté par ses adversaires conservateurs comme socialiste, il fut battu, le 5 avril 1850, sous cette étiquette, qui était moins la sienne propre que celle dont on prétendait le flétrir. Il participa désormais à l’action du journal socialiste d’Orléans La Constitution, aux côtés de Tavernier*, de l’avocat Bellanger*, de Freslon*. Il tenta avec eux d’opposer à l’association Saint-François-Xavier, très en crédit auprès des ouvriers d’Orléans, une association rivale, d’inspiration démocrate-socialiste.
Arrêté le 3 décembre 1851 à Orléans avec une cinquantaine de républicains et de démocrates socialistes, Péreira fut l’un des 566 (558 hommes et 8 femmes) appréhendés préventivement dans le département du Loiret par les exécutants du coup d’État.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article35968, notice PÉREIRA, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : C. Marcilhacy, « Crise dans le Loiret, 1846-1852 », dans Revue d’Histoire moderne et contemporaine, t. VI, n° de janvier-mars 1959.

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