PÉRIER Michel-Ange [PERRIER Michel-Ange]

Par Michaël Boudard, Jean Risacher

Né le 6 mars 1803 à Lyon (Rhône), mort à Paris le 6 août 1856 ; avocat ; républicain, membre de la Société des Amis du peuple ; actif à Lyon, Paris et dans la Nièvre

Fils d’un orfèvre joaillier, Michel-Ange Périer fut étudiant à l’École de Droit de Paris. Combattant de Juillet, il fut membre du bataillon de la Société des Amis du Peuple en Belgique et décoré de Juillet.
Nommé avocat, il s’installa à Lyon et devint rédacteur au journal républicain La Glaneuse. Il fut l’un des rares bourgeois à se battre aux côtés des canuts, participa aux combats lyonnais de novembre 1831 et fut déféré en 1832 aux assises du Puy-de-Dôme — voir Granier Adolphe*, Romand Jean-Claude*.
Membre du premier « comité invisible » de la Société des droits de l’Homme en juillet 1833 sur l’impulsion de Godefroy Cavaignac*, il défendit devant les tribunaux de la société de secours mutuels et de défense professionnelle des ouvriers cordonniers de la ville, dite Société du Parfait Accord, en novembre 1833. Il se joignit quelques mois plus tard à un certain nombre d’autres personnalités connues pour l’intérêt actif qu’elles portaient à l’amélioration du sort des ouvriers pour déconseiller l’arrêt général du travail recommandé au contraire par le conseil exécutif du Mutuellisme, en février 1834.
Défenseur des accusés d’avril (Lyon), il fut arrêté après l’échec d’une seconde tentative d’évasion de Sainte-Pélagie, le 22 août 1835, par un tunnel qui aboutissait 12, rue de la Clef (XIIe arr., maintenant Ve), écroué à La Force sous l’inculpation d’évasion de détenus et bris de prison, le 25 août 1835 (avec son frère, Jules Joseph Périer,* Dominique Siméon, son cousin, Jean-Frédéric Argout*, Mathurin Duval et François Cœur), mis en liberté par erreur le 9 septembre avec son frère, il se constitua volontairement prisonnier le 27 novembre 1835, transféré à la Conciergerie le 30 novembre 1835 puis libéré..
Les journaux lyonnais (L’Écho de la Fabrique, Le Précurseur) de cette période contiennent plusieurs de ses notes et plaidoiries. Voir Falconnet*, Luckner Laurent*, Pétetin Anselme*
Marié à Lyon le 7 septembre 1837 avec la fille d’un négociant lyonnais, il s’installa au milieu de la décennie 1840 à Nevers comme avoué près le tribunal civil de la ville. Il doit alors graviter dans les milieux républicains car, à peine la Deuxième République proclamée, il est nommé conseiller de préfecture en mars 1848. Un mois plus tard, il publia une circulaire pour annoncer son refus d’être candidat aux élections à la Constituante.
En janvier 1849, Michel-Ange Périer démissionna de ses fonctions de conseiller de préfecture et se présenta à l’élection législative de mai. Dans sa profession de foi, il affirmait que « les principes du programme de la Montagne sont les miens ». Mais, il ne recueillit que 3 421 voix, très loin derrière les six autres élus de gauche (Gambon, Miot, Pyat, Rochut, Rouet et Malardier).
En octobre 1850, lorsque parut le premier numéro du Peuple, sous-titré journal démocratique de la Nièvre. Liberté Égalité Fraternité, Michel-Ange Périer en était le rédacteur en chef. C’est d’ailleurs lui qui annonça, dans un éditorial de mars 1851, la suspension de la publication du journal.
Arrêté avant le coup d’État du 2 décembre 1851, interné, il est mis sous surveillance à Paris. Nous perdons alors sa trace.
Il mourut à Paris le 6 août 1856 et son décès fut annoncé par La Presse le 11.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article35983, notice PÉRIER Michel-Ange [PERRIER Michel-Ange] par Michaël Boudard, Jean Risacher, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 3 octobre 2021.

Par Michaël Boudard, Jean Risacher

SOURCES : Arch. Nat., CC/558. — Arch. Dép. Paris (Seine), registres d’écrou DY/4 28-10765) — Arch. Dép. Rhône, série M, Journées de novembre 1831. — Arch. Dép. Nièvre : état civil de Nevers ; journaux Le Bien du Peuple, Le Peuple et le Journal de la Nièvre — G. Weill, Histoire du Parti républicain, p. 78. — Gazette des Tribunaux, 3 décembre 1835, p. 111, 3ème col. — Notes de J. Risacher et jean-Pierre Bonnet.

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