PETÉTIN Anselme

Journaliste à Lyon au début de la monarchie de Juillet, rédacteur en chef du journal libéral Le Précurseur, qui apporta souvent un concours actif aux mouvements ouvriers de la ville. Républicain, il se montra de plus en plus à visage découvert dans ses articles, après l’échec de l’insurrection de novembre 1831. Dès 1832, un procès fut intenté au Précurseur, le député Odilon-Barrot plaidant contre Anselme Petétin.
L’imprimerie de Charvin publia une lettre confidentielle du rédacteur en chef du Précurseur, datée d’avril 1833, à Lyon, sur « l’état de division et d’incohérence où se trouve le parti populaire » et la nécessité de former une association réunissant les patriotes. Il prit la défense des éléments les plus avancés du mutuellisme, en 1833, et fut, pour cette raison, inquiété autour des journées insurrectionnelles d’avril 1834. Il semble que dès le début avril un réquisitoire du procureur général fut prononcé et que les scellés aient été apposés dans les bureaux du journal avant l’insurrection, leur levée daterait du 23 mai 1834, mais n’aurait été effective que le 12 juillet. Quant à Petétin, le mandat d’amener date du 9 juin. On ne connaît pas la date de l’ordonnance de non-lieu. Ses articles constituent un des meilleurs témoignages de la fusion progressive entre les revendications proprement ouvrières et l’action républicaine, au début de la monarchie de Juillet. Par exemple, il avait publié en octobre 1832 dans L’Écho de la fabrique un article dans lequel il essayait de définir les lois de l’antagonisme dans la société et où il mettait en parallèle « l’esclavage antique » et le "prolétarisme contemporain ». Article suffisamment vigoureux et rigoureux — scandaleux aux yeux de la bourgeoisie triomphante — pour être repris in extenso dans le rapport de la Cour des pairs sur les événements de 1834. Voir Girard* et Luckner Laurent*