PHILIPPET Lucien, Firmin

Né en 1799 à Crèvecœur-le-Petit (Oise), mort le 18 janvier 1862 à Clermont (Oise) ; ouvrier cordier mécanicien ; membre de la Société des Saisons ; insurgé de mai 1839 ; inculpé pour préparation de prise d’armes.

Lucien Philippet était contremaître en tant qu’ouvrier cordier mécanicien dans la filature Lafleur à Saint-Mandé (Seine, Val-de-Marne) où divers ouvriers menaient une action concertée et se sont retrouvés à la Société des Saisons : Jean-Baptiste Le Barzic et Joseph Walch, ainsi que Florent Dugas, d’une entreprise voisine. Il participa avec eux à l’insurrection des 12 et 13 mai 1839. Inculpé lors du procès de la première catégorie, il fut condamné le 12 juillet 1839 à 6 ans de détention et à la surveillance perpétuelle. Incarcéré le 16 juillet 1839 à Doullens, il s’y fit remarquer dès le 22 en participant à la destruction de cloisons séparant des chambres de détenus (avec Louis Nouguès, Jean-Louis Lemière et Martin*) et en répondant favorablement aux provocations incantatoires d’Alexandre Raisant. Enfermé dans la Casemate, les fers aux pieds jusqu’au 28 juillet, il ne céda pas. Il signa la lettre de protestation des condamnés de mai 1839 contre les mauvais traitements (1er octobre 1839). Il fut enfermé plusieurs semaines au cachot. Il n’a pas participé à l’évasion collective et signa la pétition pour Lombard.
Voir Barbès Armand, Bernard Martin, Blanqui Auguste.
Il a dû bénéficier des remises de peine de 1844.
Il était domicilié 30, rue Saint-Louis aux Batignolles.

Alain Rustenholz nous écrit en novembre 1921 :

Les quatre notices les concernant (DUGAS, Florent, LE BARZIC, Jean Baptiste, PHILIPPET, Lucien Firmin, WALCH, Joseph) indiquent toutes quatre la filature de coton de François Lafleur (40 ouvriers pour 4/5èmes ouvrières) comme située à Saint-Mandé (Seine, Val-de-Marne). Elle était au contraire 19 rue des Amandiers Popincourt (auj. du Chemin-Vert), touchant la manufacture, qui lui était perpendiculaire, de Pihet (3 av Parmentier) dans laquelle Dugas, le quatrième inculpé de l’affaire des 12 et 13 mai 1839, était mécanicien à l’atelier des menuisiers. La notice de Dugas, bizarrement, se contente de dire qu’il « travaillait dans une entreprise proche de la filature Lafleur » (avec toujours la même adresse fautive de cette dernière), au lieu de la nommer, de dire qu’il travaillait chez Pihet, boîte pourtant autrement grosse et célèbre : c’est là que 2 ou 3 canons seront fabriqués par les insurgés de juin 1848 sous la direction de Schumacher.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article36162, notice PHILIPPET Lucien, Firmin , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 26 novembre 2021.

SOURCES : Arch. Dép. Somme, Yb15 — Gazette des Tribunaux, juin-juillet 1839. — Cour des pairs. Procès politiques, 1835-1848, Inventaire dressé par J. Charon-Bordas, Paris, Archives Nationales, 1984, CC 726 d 1 n° 10. — État civil de Clermont, 1862, Décès, Acte n°25 (Filae). — Notes de Jean Risacher. — Notes de Renaud Poulain-Argiolas et de Alain Rustenholz.

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