Il était syndic de la Compagnie des crocheteurs et portefaix de Rive-de-Gier (Loire), en 1838, avec Barros*, Étienne Ferrand*, Genovet*, Marrel*, Mortier*. Cette Compagnie, qui jouissait des privilèges des corporations, avait été constituée en 1782 et put survivre à la loi Le Chapelier. Elle s’était assuré le monopole du chargement et du déchargement des bateaux en charbon après l’ouverture du canal de Givors, sur le port de Rive-de-Gier, et elle étendit ce monopole au chargement des wagons après la mise en service de la voie ferrée de Saint-Étienne à Lyon.
Elle avait une caisse de prévoyance, fondée en 1807, qui « assurait du pain aux portefaix vieux et invalides, à leurs veuves et à leurs orphelins ». Son fonds de réserve s’élevait à 40 000 F en 1838.
En 1839, à la suite des plaintes de la Compagnie du canal, des commerçants en charbon, des exploitants qui réclamaient la « liberté » de chargement du charbon, le préfet prit un arrêté empêchant les crocheteurs d’étendre leur monopole à la partie du canal aménagée hors de l’ancien port...
Mais les crocheteurs réussirent à s’imposer et, après la révolution de Février 1848, ils empêchèrent même les voituriers de décharger directement leurs tombereaux par les couloirs aménagés à cet effet. Ils obligeaient les voituriers à vider leurs tombereaux dans les magasins et eux-mêmes enlevaient ensuite le charbon dans des sacs qu’ils portaient sur la tête et allaient vider dans le bateau. Ils mesuraient le charbon chargé sous le contrôle d’un employé municipal et se faisaient payer à l’hectolitre. Ils étaient groupés en brigades de 17 pour le travail (6 en 1835), plus une brigade d’aspirants pour remplacer les malades ou absents, chaque brigade effectuant le travail à son tour, sous les ordres d’un brigadier. Un crocheteur décédé ou ayant quitté la profession était remplacé par son fils ou par son gendre ou par le membre inscrit en tête de la brigade d’aspirants. En 1849, un règlement municipal confirma le monopole de la Compagnie des crocheteurs. Les conducteurs de bateaux, dits « margoulins », s’organisèrent sur leur modèle.
SOURCE : Arch. Dép. Loire, 84 M 2.