BABOU Abdelkader, nom de guerre : SI YOUCEF

Par René Gallissot

Né le 8 avril 1919 à Berrouaghia (Algérie) ; cheminot ; membre du bureau politique du Parti communiste Algérien de 1948 à 1955 ; cheminot ; animateur des grèves de la vallée du Chelif ; négocia le ralliement des survivants du maquis communiste des Combattants de la libération à l’ALN et rallie l’ALN et le FLN.

De scolarisation primaire bilingue, Abdelkader Babou devint cheminot à Mirabeau (Drâa Ben Khedda). Il fut arrêté lors des grèves de novembre et décembre 1947 « pour entrave à la liberté du travail » ; il fut alors présenté dans la presse comme secrétaire de l’Union locale CGT de Boghni. Il habita ensuite Blida et s’éleva parallèlement par le syndicalisme à la CGT et comme responsable communiste algérien. Il dirigea, à la fin des années 1940 et au début des années 1950, l’Union régionale des syndicats CGT de Blida. Il fut aussi secrétaire régional du PCA pour Blida ; membre du Comité central, il appartint au Bureau politique du PCA de 1948 à 1955. Au printemps 1955, alors que la guerre de libération était ouverte, le PCA, toujours participationniste, le présenta aux élections cantonales à Blida ; en juillet-août 1955, il fut l’organisateur des dures grèves d’ouvriers agricoles de la vallée du Chelif de Duperré « la rouge » (Ain Defla) à Miliana dont Myriam Ben (Marlyse Benhaim*) fit le récit dans La Grève.
Avec Abdelhamid Boudiaf* et Mustapha Saadoun* notamment, Abdelkader Babou participa à l’implantation d’un groupe de maquisards communistes des Combattants de la libération dans le douar Medjaja, au nord-est d’Orléansville (El Asnam), que rejoignirent H. Maillot*, M. Laban*, A. Guerrab*. Le maquis fut vite décimé. Abdelkader Babou se cacha à Orléansville pour s’occuper de l’aide aux survivants, puis négocia avec les responsables régionaux du FLN l’intégration des combattants communistes dans la Wilaya 4. Le premier contact eut lieu fin mai 1956 juste après la mort de Maillot, et la rencontre de conclusion en juillet dans une baraque derrière l’école tenue près de Ténès par l’instituteur communiste Gaston Donnat*, entre Si M’hamed (Ahmed Bouguerra*), alors capitaine, et Abdelkader Babou. Les Combattants de la libération furent dissous ; à titre individuel les rescapés purent rejoindre une unité de l’ALN. Abdelkader Babou fut intégré à l’état-major de la Wilaya avec le grade d’officier d’intendance ; au maquis, son nom de guerre était Si Youcef. Il fut fait prisonnier par l’armée française au début de 1958 dans les monts du Titteri et soumis à la torture. Il ne fut libéré qu’à la fin de la guerre.
Après l’indépendance, il n’entra pas dans le maintien du PCA interdit sous le nom de Parti de l’Avant-garde Socialiste, toléré sous la Présidence de Ben Bella ; il fut membre du FLN et devint un gestionnaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article364, notice BABOU Abdelkader, nom de guerre : SI YOUCEF par René Gallissot, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 6 février 2012.

Par René Gallissot

SOURCES : Arch. d’Outre Mer, Aix-en-Provence, F 159, 161, 175. — Alger républicain, mars 1948 et avril 1955. — Liberté, 13 janvier 1949. — Notes de A. Taleb-Bendiab. — G. Donnat, Afin que nul n’oublie. L’itinéraire d’un anticolonialiste. L’Harmattan, Paris 1956. — Témoignage de Myriam Ben dans A. Dore-Audibert, Des Françaises d’Algérie dans la guerre de libération. Karthala, Paris 1995. — N. Benallègue-Chaouia, Algérie. Mouvement ouvrier et question nationale, op. cit.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable