FABRE Louis, Jean-Baptiste, Marius

Par Jacques Girault

Né le 28 août 1900 à Fayence (Var), mort le 18 septembre 1980 à Draguignan (Var) ; employé de la Compagnie PLM ; militant socialiste SFIO et syndicaliste FO du Var ; conseiller général de Draguignan (1951-1970).

Fils d’un agriculteur qui mourut en 1918, Louis Fabre reçut les premiers sacrements religieux. Titulaire du certificat d’études, il fit son service militaire de mars 1920 à mars 1922, dont une campagne dans la cavalerie en Tunisie de mars 1920 à janvier 1921. Il travailla dans les tramways à Toulon (Var), puis, en 1922, entra comme journalier à la Compagnie du PLM. Homme d’équipe à l’essai à Ollioules en septembre 1923, il entra au cadre permanent l’année suivante comme homme d’équipe. Facteur ambulant à Saint-Cyr (Var), facteur mixte en 1927, facteur enregistrant en avril 1937, il travailla successivement à Marseille-Arenc, à Draguignan, aux Arcs, à nouveau à Draguignan, puis termina sa carrière à Cannes-Voyage en août 1956.

Louis Fabre se maria religieusement à Ollioules (Var) en avril 1925 avec Thérèse Roux, sans profession, et eut deux filles nées en 1926 et 1927, qui ne firent pas la communion.

Louis Fabre était le secrétaire de la section socialiste SFIO de Saint-Cyr de 1928 à 1937 ; il la représentait au congrès fédéral de La Seyne, le 22 mai 1938. Libre penseur, membre de la Ligue des droits de l’homme, coopérateur, Fabre, depuis 1937, habitait Draguignan où il était devenu facteur-chef, puis après la guerre, sous-chef de gare. Résistant (Armée secrète, MUR du Var et Résistance-rail à partir de 1943, FFI du 1er janvier 1943 au 21 août 1944), Fabre fut désigné à la commission municipale qui siégea à partir du 18 août 1944. Il était chargé de l’agriculture, du personnel et du Bureau de bienfaisance. Le 30 octobre 1944, il était nommé conseiller municipal et obtenait la délégation aux travaux. En outre, il faisait partie des commissions des Finances, du personnel, du cimetière. Il était directeur de La Voix socialiste, hebdomadaire de la SFIO fondé à la Libération qui devint L’Avenir. Membre du comité fédéral de la SFIO, il assura le secrétariat de la section SFIO de Draguignan de la Libération à 1975. Il fut secrétaire de la Fédération syndicaliste confédérée en 1948, au titre de l’Union Méditerranée.

Louis Fabre était candidat, en avril 1945, au titre de la CGT et du Parti socialiste, sur la liste « d’union résistante et républicaine du Parti socialiste et du MLN ». Il fut élu conseiller municipal en mars 1953. En effet, un Fabre, candidat en 1945 et en 1947, n’était pas élu au conseil municipal. Sans doute, s’agissait-il d’une homonymie. Selon sa famille, il demeura conseiller municipal jusqu’en 1951. Sur la notice remise à la Fédération socialiste SFIO en 1957, il indiquait avoir été constamment réélu depuis la Libération. Le 7 octobre 1951, Fabre, candidat au conseil général dans le canton de Draguignan, obtint 1 106 voix et fut élu, au deuxième tour, avec 2 047 voix. Secrétaire du conseil général dès 1951, il appartint à la troisième commission (agriculture, instruction publique, voeux), aux commissions des transports (dont il était le secrétaire), du tourisme, d’appel des lois d’assistance. Il représentait le conseil général au conseil de famille des pupilles de l’Assistance publique et à la sous-commission de l’hydraulique pour le réseau de l’Artuby. Il devint membre et secrétaire de la commission départementale et le resta pendant deux années. Il était rapporteur de la commission des bourses scolaires, secrétaire de la troisième commission et trésorier du Comité départemental du tourisme quand il fut réélu en avril 1958. Cette année-là, il fut désigné comme secrétaire de l’Assemblée départementale par 15 voix sur 28 votants ; il ne siégeait plus à la commission départementale et était membre de la troisième commission. Il était alors retraité de la SNCF. Réélu conseiller général en 1964, il siégeait à nouveau à la commission départementale et à la commission des Finances. Il ne se représenta pas en 1970 pour raisons de santé.

Dans les débats internes de la SFIO, Fabre prit position contre le vote de la CED (congrès fédéral du 23 mai 1954) et fut désigné comme délégué pour le congrès national extraordinaire des 29 et 30 mai. Quand se discuta en 1955 la question du rapprochement des socialistes toulonnais avec les communistes, il prit nettement position contre le rapport du secrétaire fédéral Charlot, favorable à ce rapprochement, lors du congrès fédéral du 25 juin 1955. Déjà, lors de la réunion du comité fédéral, le 20 février 1955, il avait évoqué l’exemple des socialistes dracénois qui avaient toujours « refusé l’unité d’action proposée par le Parti communiste ». Favorable à la réponse positive au référendum de 1958 (congrès fédéral du 7 septembre), Fabre fut le suppléant du candidat socialiste SFIO, Gaudin lors de l’élection législative du 23 novembre 1958 dans la première circonscription (Draguignan-Brignoles) ; la section le préféra alors à Favro. Toujours membre du comité fédéral, Fabre devint membre du bureau fédéral de la SFIO, le 21 septembre 1958 à la suite de la démission des partisans du « non » ; il le demeura jusqu’en 1970. Il était toujours secrétaire de la section socialiste SFIO de Draguignan.

Louis Fabre mourut à Draguignan, le 18 septembre 1980 et fut enterré civilement à Fayence.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3678, notice FABRE Louis, Jean-Baptiste, Marius par Jacques Girault, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 7 octobre 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F/1cII/299. F/1cII/323. — Arch. SNCF de Béziers. — Arch. Dép. Var, 2 M 7.35.4, 4 M 50, 18 M 13. — Arch. Com. Draguignan. — Arch. J. Charlot (CRHMSS). — Presse locale. — Renseignements fournis par la revue de l’intéressé et par Monsieur M. Meiffret. — Notice DBMOF. — Notes de Marie-Louise Goergen et de Gilles Morin.

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