RAYMOND François, Louis, Dominique (abbé)

Né à Anduze (Gard) le 30 ventôse an XI (20 mars 1803). Il fit ses études aux séminaires de Montpellier et de Nîmes. Docteur de la Faculté de théologie de Lyon, il publia en 1843 : Du catholicisme dans les sociétés modernes, considéré dans ses rapports avec les besoins du XIXe siècle. Il y exprimait sa conviction que le progrès social est nécessaire à la société moderne, mais il n’entendait pas le progrès comme Claude-Henri Saint-Simon* ou comme Pierre Leroux*, ou encore comme Charles Fourier* et Robert Owen*. Il critiquait leurs théories, pour leur opposer celles de Charles de Coux et de Villeneuve-Bargemont.
En 1848, il devint républicain. Au mois de mai, il fit paraître un Mémoire qu’il adressa à l’Assemblée nationale, vaste plan d’organisation du travail, hostile à la concurrence illimitée et demandant la fondation d’une « Association nationale agricole et industrielle », chargée d’établir des colonies agricoles et d’organiser militairement l’industrie. Le comité du Travail de l’Assemblée lui réserva un accueil favorable. En 1848, Raymond fonda encore une « Association nationale pour l’extinction de la mendicité en France ». Lors des journées de Juin, il prétendit avoir exposé sa vie à secourir des blessés et des mourants. Il essaya de créer une association de patrons et d’ouvriers pour l’exploitation agricole de terrains non cultivés.
Il se présenta, sans succès, aux élections législatives du 13 mai 1849, dans le Gard. Il fut alors la vedette de plusieurs procès pour séduction, escroquerie, mauvais traitements à des enfants. En novembre 1849, il ouvrit à Puteaux (Seine) un établissement pour orphelins avec crèche, asile, enseignement agricole. Il fut condamné pour l’avoir ouvert sans autorisation. « Personnage douteux », « toujours à la limite de l’escroquerie », il se vit interdire le port de l’habit, le 28 mai 1851.