RÉLIN Eugène [RÉLIN Nicolas, Eugène]

Par Raymond Huard

Né le 31 juillet 1807 à Corcieux (arr. de Saint-Dié, Vosges), mort le 14 novembre 1878. Horloger. Démocrate socialiste puis radical.

Fils d’un commerçant, Eugène Rélin reçut une bonne instruction et apprit le métier d’horloger chez Dabert à Paris. Il aurait, d’après ses dires, participé aux journées de 1830. Il fit son service militaire — peut-être dans la gendarmerie — dans le Midi et s’installa ensuite comme horloger à Béziers (Hérault). Il y épousa le 23 novembre 1836 une orpheline, Marie-Adélaïde Hérouville dont il eut un fils, Eugène, Pierre, Napoléon, le 1erdécembre 1837. Il se fit affilier à la Loge de Béziers, « La réunion des Amis choisis » dès sa réouverture en 1839 et en devint vénérable en 1843. Après avoir cessé son activité maçonnique à partir de 1844, Rélin de mêla activement à l’activité du parti démocratique biterrois. Il fut candidat à la Constituante dès avril 1848 (mais n’obtint que 592 voix), diffusa la presse démocratique de l’Hérault, fonda plusieurs clubs successifs, Club Sainte-Ursule, Société des Arts, Société des Travailleurs unis. Cette dernière, organisée en sections fut fermée par les autorités et Rélin fut condamné à deux mois de prison pour avoir protesté contre cette décision. Il s’occupa ensuite de propager les affiliations à la Nouvelle Montagne à Béziers et dans le Biterrois, activité qui procédait d’une conscience très vive chez lui de la nécessité de renforcer les organisations du parti républicain.
Le 26 mai 1850, trahi par un affilié, Eugène Rélin fut arrêté en même temps que trois autres démocrates biterrois. Il fut condamné par la cour d’assises d’Aix en juin 1852 à deux ans de prison, 500 F d’amende et cinq ans de privation de droits civiques. Il fut alors transféré à la prison de Nîmes où il purgea sa peine jusqu’au 8 août 1853.
À sa sortie de prison,, après être momentanément revenu à Béziers, Relin s’installa à Nîmes comme horloger et après 1859 se mêla à nouveau à l’activité politique. En 1865, il fut élu conseiller municipal de Nîmes, participa à la fondation du journal Le Prolétaire, qui parut très provisoirement à la fin de 1868, et au comité électoral d’initiative (républicain) destiné à préparer les élections de 1869. On le retrouve dans les préparatifs — qui n’aboutirent pas — de création d’un journal démocratique, Le Réveil du Midi. Il s’employa aussi dans la campagne des élections cantonales et municipales de l’été 1870 en défendant contre la bourgeoisie républicaine de Nîmes, l’autonomie politique de la classe ouvrière. La guerre de 1870 le rapprocha cependant des républicains modérés. Rélin fut à nouveau conseiller municipal (nommé) de Nîmes, entre le 4 septembre 1870 et le 30 avril 1871, participa aux travaux de la Société de propagande républicaine de Nîmes, fondée en octobre 1870 et manifesta un ardent patriotisme. Après la Commune, Rélin réintégra la loge de Nîmes, « L’Écho du Grand Orient » et fut aussi membre de la Chambrée des Montagnard qui contribua à Nîmes à la préparation du Congrès ouvrier de Marseille (1879). E. Rélin mourut à 71 ans et fut enterré le 15 novembre 1878 en présence d’un milier de Nîmois. Le 11 octobre1884, la municipalité de Béziers donna son nom à une rue, au cœur de la vieille ville, non loin de l’ancienne demeure de l’horloger.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article36875, notice RÉLIN Eugène [RÉLIN Nicolas, Eugène] par Raymond Huard, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

Par Raymond Huard

SOURCES : Arch. Nat., F 18 457 B (prospectus du Réveil du Midi). — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, 14 U 33 (procès d’E. Rélin). — Arch. Dép. Vosges, état civil Corcieux année 1807 (I). — Arch. Mun. Béziers, 2 E 133. — Bibl. Nat. Ms. F.M.2. 166. — annuaire du Gard, 1868, p. 197. — Les Droits de l:Homme, Montpellier, 6 août, 4 novembre, 1er décembre 1870. — La Liberté (de l’Hérault), Montpellier, 6 au 11 juin 1870. — Le messager du Midi (Montpellier), 27 mai 1850. — Le Petit méridional, (Montpellier), 16 novembre 1878. — Le Prolétaire, Nîmes, 1868, n° 3 à 6. — Le Suffrage Universel, Montpellier, 16 décembre 1850, 26 janvier 1851, 2 et 25 février, 19 juin 1851, — Ted W. Mardagan, Peasants in Revolt, The Insurrection of 1851, Princeton, 1979, p. 127-150. — R. Huard, « Structures du militantisme en Languedoc au XIXe siècle, le quarante-huitard Eugène Rélin, 1807-1878 », Études sur Pézenas et l’Hérault, XII, 1981-2, p. 43-54.

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