RENOUX Antoine, Ignace

Profondément attaché aux idées démocratiques, il prit part à la résistance au coup d’État, aux côtés de la municipalité de Salernes et de la majorité de ses concitoyens. Il était alors considéré, par la police, comme le « chef de la démagogie » de la localité. Après la défaite des insurgés à Aups, il se livra au procureur de la République de Draguignan, fut incarcéré à Toulon, et condamné à cinq ans de transportation en Algérie, peine plus tard commuée en cinq ans de bannissement. Voir Martin*.
Sous le Second Empire, il resta fidèle à ses idées et conserva son influence sur les républicains de Salernes. En 1864, il publia à Aix une brochure de 26 pages : Simple exposé sur l’industrie céramique du canton de Salernes dans le Var, dans laquelle on pouvait lire ces lignes : « La révolution de 1848 a été bienfaisante en ce qu’elle a définitivement résolu un des grands problèmes de l’ordre politique, en implantant et faisant enraciner le suffrage universel dans le sol français, et en ce qu’elle a sinon résolu du moins posé des questions de réformes sociales dont il n’est plus désormais permis de méconnaître la nécessité. » Le 19 juin 1864, il se présenta aux élections cantonales dans le canton de Salernes, contre le Dr Bouyer, maire de Draguignan, candidat officiel, qui fut élu. Toutefois à Salernes même, Renoux obtint 258 voix contre 390 à son heureux concurrent.
Le 14 mai 1870, écrivant à un de ses amis, il déplorait le résultat du plébiscite, mais affirmait sa foi dans l’avenir de la démocratie et ajoutait : « Depuis 1848 jusqu’à présent, les républicains sont dans une fausse voie. Les uns, les plus radicaux, traitent la question sociale par des utopies, les autres se retranchent dans la seule question politique et ne parlent que de liberté et de dignité politique. Aucun ne s’occupe d’éclairer sainement le développement des intérêts matériels et sociaux des classes populaires [...] Cette faute des républicains, je n’ai cessé de la sentir et de la signaler depuis plus de vingt ans. » (Lettre faisant partie d’une collection particulière.)