RETHORÉ Alexandre, Gombert

Né le 20 décembre 1820 à Jouarre (Seine-et-Marne), mort le 12 septembre 1892 à Jouarre. Socialiste, d’affinités fouriéristes et icariennes dans sa jeunesse. Républicain et positiviste à partir de l’âge mûr.

Petit-fils d’arpenteurs-géomètres, il fit ses études à l’école du village puis au collège de Meaux, où, à la suite d’un accident, sa vue baissa considérablement.

En 1837, il s’installa à Paris où il fréquenta simultanément le Muséum, l’École de droit, le Collège de France et la Sorbonne. Il prépara des travaux qui resteront inédits : Les Devoirs des citoyens, en 1841 ; De l’influence de la musique sur la civilisation, en 1842, ainsi que des notices historiques sur la Brie et des essais littéraires.

En même temps, il se jeta dans la vie politique. Fils d’un père républicain, il fréquenta les amis de Étienne Cabet* et de Charles Fourier*, se lia aux républicains, fit la connaissance de Victor Considerant, César Daly*, Eugène Pelletan*.

En 1848, il se fit l’apôtre de la révolution dans son pays et se désola bientôt des périls que courait la République. Il perdit complètement la vue en 1849 et dut à sa cécité de n’être pas poursuivi en 1851, car il avait continué la lutte et soutenu Gilland*.

Il se fixa alors près de son père et épousa une jeune fille qu’il avait connue à Paris. Il s’adonnait aux travaux manuels et menait une vie modeste. En 1855, il perdit une petite fille de six ans. Il devint alors l’ami du Dr Robinet*, jeune médecin récemment installé à Jouarre, adepte ardent du positivisme, et se proclama lui-même disciple de Comte en 1856.

En 1863, il reprit ses travaux et s’adonna tout particulièrement aux recherches archéologiques ; pour cela, il utilisait les services de jeunes garçons qui lui servaient de secrétaires et qui recevaient de lui des leçons pour la préparation de concours administratifs. Il retourna à Paris pour quinze mois, en 1864, et en profita pour fréquenter les bibliothèques, les archives et ses amis positivistes. Puis le reste de sa vie s’écoula à Jouarre dont il ne s’éloigna qu’au cours de l’hiver 1870-1871, et quelques jours chaque année pour prendre part aux réunions périodiques à Paris de ses coreligionnaires.

Il consacrait son temps à l’histoire et à l’archéologie locales.

Il continuait pourtant à s’intéresser à la vie publique et fut conseiller municipal de 1860 à 1870 et de 1877 à 1884. À partir de 1879 comme membre de la commission de l’hospice de Jouarre, et jusqu’en 1885, il fit tant qu’il rendit prospère cet établissement dont les finances avaient été embarrassées. Il administrait aussi la Société coopérative de boulangerie (d’inspiration fouriériste ?).

Il avait acquis une grande autorité morale dans son village, grâce à ses qualités de cœur et d’esprit.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article36947, notice RETHORÉ Alexandre, Gombert , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 2 janvier 2011.

SOURCES : Arch. Dép. Seine-et-Marne, 6 M 155 (4). — Plaquette : A.-G. Rethoré, Versailles, impr. E. Aubert, 1892, in-8°, 16 pp., avec une photographie.

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