REY Joseph [Rhône]

Par Laurent Gonon et Marie-Cécile Bouju

Né le 24 décembre 1801 à Cervières (Hautes-Alpes), mort le 25 mai 1880 à Lyon (Rhône) ; imprimeur lithographe ; maître imprimeur ; mutuelliste ; républicain.

Joseph Rey est né au hammeau de Terre Rouge, commune de Cervières, dans la région de Briançon. Il est le fils de Joseph Rey et de Marie Thérèse Faure Gignoux.
Il s’installa à Lyon vers 1821.
Ouvrier lithographe, Joseph Rey fut l’un des fondateurs de la 43e Société de Secours Mutuels (SSM) des ouvriers imprimeurs en taille douce et lithographes de la ville de Lyon fondée le 24 août 1827. Il en fut élu président dès la réunion du 21 octobre 1827. Il demeurait 20 rue Raisin à Lyon et fut nommé trésorier. Il dû cependant rendre des comptes en février 1831, à la demande du maire, alors que la société n’avait plus tenu d’assemblée depuis 1827. Il demeurait alors 18 rue du Plat d’argent.
Il était également un actif de la Charbonnerie Réformée qui se manifesta à Lyon en 1841 dans les quartiers ouvriers des Brotteaux et de la Croix-Rousse et qui affirmait une nette tendance socialiste. Il fut condamné, le 4 février 1842, lors du procès de l’organisation devant le tribunal correctionnel de Lyon, à trois mois de prison. Selon la police, Rey faisait partie avant 1848 de la Société des Trois Sept et a été actionnaire du journal Le Républicain.
Il obtint son brevet de lithographe le 15 mai 1845 et celui d’imprimeur en lettres le 15 mai 1848. Le préfet du Rhône soulignait alors l’existence de ses "principes républicains." Cela lui permit de s’installer à son compte, au 2 rue Saint-Côme à Lyon, avec son beau-frère Jacques Michel Casimir Sézanne, avec qui il travaillait depuis 1843.
Mais ses relations avec les autorités se dégradèrent rapidement. En 1848 il a été imprimeur de la Société des droits de l’homme et du citoyen, et pour cette raison fut particulièrement surveillé par la police. Le 12 mai 1849, il imprima et fit apposer dans Lyon un placard de couleur rouge intitulé La République rouge et la République blanche, rédigé par Cautel-Baudet, Grinand, ce qui lui valut une condamnation à 25 francs d’amende par le tribunal correctionnel de Lyon. Il fut également interrogé par la police en octobre 1850 sur une mission à Genève auprès de réfugiés politiques, inculpé d’attentat contre l’Etat.
Le 2 décembre 1850, il fut condamné pour complicité avec Alphonse Gent, mais conserva son brevet. Il fut placé sur surveillance le 29 Mars 1852. Le 2 décembre 1853, il fut à nouveau poursuivi pour avoir imprimé et livré aux candidats les bulletins de vote pour le conseil des prudhommes sans avoir attendu le délai de 24 h permettant à l’administration de refuser éventuellement son autorisation.
À sa mort en 1880, son associé et beau-frère Jacques Sézanne lui succéda jusqu’à son décès en 1882. L’entreprise fut alors reprise par ses fils Victor et Léon Sézanne.
Installée à Bron, l’imprimerie Sézanne a fermé ses portes en 2004.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article36984, notice REY Joseph [Rhône] par Laurent Gonon et Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 septembre 2022.

Par Laurent Gonon et Marie-Cécile Bouju

Sources : Arch. mun. Lyon 747WP005.5. - Arch. dép. Rhône UCOR 184, R.1058, R.1068, 4M97 (Rapports Galerne), et série U, Procès-verbaux des tribunaux correctionnels. - Arch. Nat. BB 24 361 à 368. - Dictionnaire historique de Lyon, dir. Patrice Beghain et al., Lyon, éd. Stéphane Bachès, 2009. - Dictionnaire des imprimeurs lithographes du XIXe siècle, Ecole nationale des chartes [en ligne]. - Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851 [en ligne]. - Marius Audin. Somme typographique. Lyon : Musée de l’imprimerie [en ligne]. - Note de P.-J. Derainne.

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