RHÉVILLE (de) Alfred (ou DRÉVILLE Alfred ou RÉVILLE Alfred)

Propriétaire ; agitateur et propagandiste socialiste en Seine-et-Marne ; membre de la Société Républicaine Centrale ; arrêté en juin 1848, gracié dès septembre.

Né en 1800 à Paris, où il demeurait, en 1848, rue de la Lune. Fils naturel de Chabaud-Latour, député sous la Restauration. Marié à la sœur du poète Fontan. Il avait longtemps habité Solers (près de Melun, Seine-et-Marne), dont le maire dénoncé par lui pour détournement des fonds municipaux, mais protégé par le préfet de Louis-Philippe, l’avait fait condamner.
Propriétaire, chef de bureau en retraite au ministère de l’Intérieur après 22 ans passés au service des statistiques, il fut placé au Secrétariat général du ministère où il travailla auprès de Ledru-Rollin jusqu’à son départ. Se présentant comme délégué du ministre, il tenta de renverser l’administration municipale de Solers puis, à Melun, de se substituer au préfet. Malmené par la garde nationale, il chercha sa revanche en agitant les populations, en organisant des clubs dans plusieurs communes et en « excitant les pauvres contre les riches. » Aux élections d’avril 1848, il se porta candidat à Brie-Comte-Robert devant le club où il se déclara le défenseur des petits contre les gros. En vain forma-t-il un club où seuls les ouvriers étaient admis et les excita-t-il contre la bourgeoisie : il obtint 19 voix dans le canton.
Membre de la Société Républicaine Centrale, dont il était un orateur fougueux, il aimait à se faire passer pour un des agents secrets de Ledru-Rollin et il aurait participé, le 15 mai, à l’invasion de l’Assemblée nationale.
Le 23 et le 24 juin, ses allées et venues à proximité des quartiers insurgés finirent par alerter les gardes nationaux du XIe arrdt (ancien) qui l’arrêtèrent. Il fut jeté dans les souterrains des Tuileries. Transporté, il fut gracié en septembre 1848, sur intervention de plusieurs représentants du peuple, tels que Cormenin, Naudin, Tessié de Lamotte.
Il disparut après le 2 décembre 1851 et ne rentra à Solers que le 7 février 1852. Puis il alla habiter Paris pour ne revenir à Solers que de temps en temps.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article36999, notice RHÉVILLE (de) Alfred (ou DRÉVILLE Alfred ou RÉVILLE Alfred) , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 17 mai 2018.

SOURCES : Arch. Min. Guerre, A 6625. — Arch. Dép. Seine-et-Marne, 6 M 155, liasse 5.

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