ROLLAND Auguste, Abraham

Par Notice revue et complétée par A. Jeannet

Né le 28 septembre 1822 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), mort le 29 décembre 1905. Professeur. Démocrate. Député montagnard en 1848. Exilé après juin 1848.

Maître-répétiteur au collège de Bourges (Cher) sous la monarchie de Juillet, propagandiste démocrate. Il fut chargé par Félix Pyat*, commissaire de la République à Bourges en 1848, de faire des conférences au club républicain de la ville qui se réunissait chaque soir à la salle des fêtes du collège redevenu lycée. Nommé professeur au lycée de Mâcon (Saône-et-Loire), il fut élu député à la Législative en mai 1849, sur la liste montagnarde, 7e sur 12 (avec 73 670 voix). Il était un des plus jeunes représentants du peuple. Membre du comité électoral de Mâcon déclaré le 12 mars 1849. Il fut condamné à cinq ans de prison et quatre mille francs d’amende par la cour d’assises de la Côte-d’Or, le 11 mars 1849, pour des discours prononcés les 27 février et 9 mars 1849 au club des Brotteaux, fondé à Mâcon le 6 février 1849. Il prit part à l’insurrection du 13 juin 1849. La Haute Cour de Versailles le condamna par contumace à la déportation.
Il s’exila d’abord à Genève qu’il dut quitter puis à Nyon, où il arriva sans papiers le 2 octobre 1849, avec Charles Cœurderoy* puis, quelques jours plus tard, à Lausanne où se retrouvaient François Jannot* et une quinzaine d’autres militants de Saône-et-Loire dont Sinaï-Combet*. Il signa avec les prévenus du 13 juin de Lausanne au procès du 10 octobre, auquel ils auraient souhaité se rendre, leur réponse du 9 octobre aux prévenus de Londres qui s’y refusaient. Il signa un appel Aux démocrates socialistes du département de la Seine, daté de Lausanne du 18 février 1850 dans lequel les réfugiés annonçaient qu’ils s’étaient constitués en « Comité provisoire de secours ». Toujours à Lausanne, il avait signé le 17 mars 1851 avec seize autres proscrits une protestation contre l’expulsion de Suisse du patriote vénitien Varé. Une semaine plus tard, avec ses amis, il fut à son tour expulsé.
En mars 1857, il se trouvait à Bruxelles. Il avait écrit au président de l’assemblée législative : « Citoyen Président.
Ayant à régler quelques affaires, je n’ai pu me mettre de suite à la disposition de l’autorité judiciaire. Ma santé délabrée exige d’ailleurs quelques ménagements, c’est pourquoi mes amis m’ont engagé à me soustraire provisoirement aux poursuites dirigées contre moi.
Mais au jour du jugement, je me présenterai. Il sera toujours temps, car je ne veux pas me défendre devant la Haute Cour.
Seulement, je pense qu’après avoir eu l’insigne honneur de représenter le peuple, je ne saurai en avoir de plus grand que celui de souffrir pour lui ; c’est encore un moyen de le représenter, et sa cause veut des martyrs.
Salut et fraternité. »
Il rentra en France sous le Second Empire, avant 1859, se rallia au régime, et devint rédacteur d’un journal bonapartiste dans l’Ouest.
Correspondant de Pierre-Joseph Proudhon*, il fut l’un des six exécuteurs testamentaires de ce dernier.
Voir Victor Heitzman*, François Jannot *

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article37233, notice ROLLAND Auguste, Abraham par Notice revue et complétée par A. Jeannet , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

Par Notice revue et complétée par A. Jeannet

SOURCE : Arch. Dép. Saône-et-Loire, série M. — Arch. Mun. de Mâcon. — Arch. Dép. Côte-d’Or, U IV E 3. — Bib. Mun. Chalon-sur-Saône, F/L 209. — Journal de Saône-et-Loire, 27 juin 1849. — Journal de Saône-et-Loire, 27 juin 1849. — Robert, Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français. — M. Vuilleumier, « Trois lettres inédites d’Ernest Cœurderoy », International Review of Social History, vol. XI (1966), Part 2. — Notes de J. Grandjonc et J. Risacher.

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