ROUSSEIL François

Né le 25 mars 1810 à Niort (Deux-Sèvres) ; ouvrier corroyeur et militant révolutionnaire.

Ami de Paul Guay, il a peut-être appartenu à l’association communiste de Niort, qui groupait les partisans d’Étienne Cabet dans les dernières années de la monarchie de Juillet. Il fut arrêté et détenu à Niort à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851. Il était inculpé de « complot, attroupement séditieux, provocation à des crimes et délits, pillage d’armes. »

Une note de police de la même époque précisait à son sujet : « Marié, cinq enfants, sans autre ressource que le travail de sa femme. Homme très redouté à Niort par sa violence et ses habitudes brutales. Chef du parti terroriste. En relation avec tous les affiliés des sociétés secrètes. Sa femme est obligée de plaider en séparation de corps contre lui. »

Dans sa séance du 9 février 1852, la Commission mixte des Deux-Sèvres condamna Rousseil à la transportation en Algérie, avec les attendus suivants :

« Attendu que Rousseil est un homme dépourvu de toute moralité, redouté pour sa violence et ses habitudes brutales, en relation avec tous les affiliés des sociétés secrètes ; adonné à la paresse et à l’ivrognerie ;

« Attendu que, le 3 décembre, il a pris constamment une part active à tous les désordres ; qu’il y a paru sur tous les points, se signalant partout par sa violence ; qu’à l’Hôtel de Ville, il a proféré des cris anarchiques, qu’il se réunit ensuite à d’autres groupes, proposant de publier une proclamation, envahissant le magasin d’armes du sieur Petit, avec Becquet et David et s’emparant de vive force d’un fusil ; qu’il se montra ensuite armé de ce fusil et de pistolets et proposant à l’aubergiste chez qui il se trouvait de lui en procurer pour se joindre aux émeutiers ; qu’il aida Guay dans sa tentative pour faire battre la générale et sonner le tocsin ; qu’arrêté le lendemain, il menaça encore les gendarmes et qu’une perquisition fit découvrir dans son lit des armes chargées, de la poudre et du plomb... »

La transportation fut commuée néanmoins en expulsion du territoire. Rousseil se retira en Angleterre. Son nom figure sur la liste des proscrits résidant à Jersey.

Gracié par décision impériale du 5 janvier 1853, il rentra en France. On le signala successivement à Lozay, à La-Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres) et à Surgères (Charente-Inférieure). Le 23 août 1854, il obtint un passeport pour Bordeaux. La fille de François Rousseil, Rosélia Rousseil*, actrice, a publié un roman, La Fille d’un Proscrit, où elle met en scène le milieu des ouvriers socialistes de Niort de 1848 à 1851.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article37386, notice ROUSSEIL François , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 30 août 2021.

SOURCE : Arch. Dép. Deux-Sèvres, 4 M 6/17.

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