ROUSSEL Pierre, François, Casimir

Par Thomas Bouchet

Né vers 1806 ; journalier ; insurgé des 5 et 6 juin 1832.

Casimir Roussel fut arrêté le 6 juin 1832, un fusil à la main et une cocarde tricolore au chapeau, dans une maison de la rue Montmartre (IIIe arr. ancien, maintenant Bachaumont IIe) où un groupe faisait feu contre les forces de l’ordre. À son domicile, rue de la Tacherie (VIIe arr. ancien, maintenant IVe), on retrouva beaucoup de menue monnaie, ce qui laissa supposer à ses accusateurs qu’il se livrait régulièrement à la mendicité. Il fut compté au nombre des insurgés du passage du Saumon (IIIe arr. ancien, maintenant rue Bachaumont IIe), au même titre que Joseph Roussel* — son frère ? —, que François Pétet* et que trois autres inculpés, Auguste Palm, Anglemont, Bricqueville (Briqueville), qui furent remis en liberté. Lors du procès, Roussel se défendit de façon maladroite ; il fut condamné à cinq ans de réclusion pour rébellion, peine à laquelle s’ajouta un mois de prison pour cris séditieux (« Vive la république ! mort aux tyrans ! Nous nous reverrons aux barricades ! »). Après avoir entendu le verdict, il s’écria : « Moi, je n’étais pas républicain, et je le suis devenu maintenant. ». Roussel fut emprisonné à Sainte-Pélagie jusqu’à juillet 1833, puis à Bicêtre jusqu’en août 1834. En 1835, il fut acheminé sur la prison de Melun. Il bénéficia de l’amnistie de 1837. Briqueville, dix-neuf-ans, apprenti-bijoutier, avait été rétrospectivement humilié par son système de défense et s’était suicidé en janvier 1835.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article37389, notice ROUSSEL Pierre, François, Casimir par Thomas Bouchet, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 8 avril 2018.

Par Thomas Bouchet

SOURCES : Arch. Nat., BB 18 1330, CC 597, CC 616. — Bibl. Hist. Ville de Paris, manuscrits, 1213. — Arch. Dép. Paris (Seine), D Y 8, registres d’écrou de Sainte-Pélagie. — Moniteur universel, premier octobre 1832. — Journal des débats politiques et littéraires, 29 septembre 1832, p. 3, 2e col. — A. Des Étangs, Études sur la mort volontaire : du suicide politique en France depuis 1789 jusqu’à nos jours, Paris, Libr. Victor Masson, 1860, p. 433. — J.-Cl. Vimont, Enfermer les politiques. Aux origines des régimes de détention politique (1810-1848),Thèse dact., Paris VII, 1991, 1295 p.— Rapport au Roi par M. le ministre de la justice, Au sujet de grâces à accorder à plusieurs condamnés politiques de Lyon, de Paris, etc., Et approuvé par Sa Majesté, Lyon, Impr. de Boursy fils, rue de la Poulaillerie, 1836, p. 3. — Notes de J. Risacher, J.-Cl. Vimont, Pierre Baudrier.

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