SAINT-GAUDENS Jean

Avocat à Saint-Palais où il était également propriétaire foncier, il refusa en 1832 les fonctions de juge pour ne pas avoir à prêter serment à la monarchie. Il payait de sa bourse les amendes du journal républicain La Tribune, dans les années 30, et l’on peut supposer qu’il avait contracté au cours de ses études de droit, probablement faites à Paris, des liens d’amitié avec les hommes les plus en vue du futur parti républicain.
Sous-commissaire du Gouvernement provisoire en Février 1848, il devint, le 23 avril, septième représentant sur onze des Basses-Pyrénées à la Constituante et le seul qui méritât le qualificatif de républicain, de l’avis unanime (Biographie des 900 députés..., 1848, p. 354.)
Saint-Gaudens vota en toutes circonstances ou presque avec l’extrême gauche, notamment contre les poursuites à l’égard de Louis Blanc* et de Caussidière*, contre l’expédition de Rome, pour la mise en accusation de Louis-Napoléon Bonaparte et de ses ministres.
Le 2 novembre 1848, il avait soutenu de sa signature la motion rédigée par le Dr Brard en faveur de l’amendement Pyat*, c’est-à-dire en faveur de l’inscription simultanée dans la Constitution de la garantie du droit de propriété et de la garantie du droit au travail. Voir Brard P.*
Trop ennemi de l’Élysée, depuis l’élection du 10 décembre 1848, pour un département qui faisait dans sa masse confiance au prince-président, Saint-Gaudens ne fut pas réélu à la Législative en 1849. Il retourna à sa profession d’avocat, sous l’œil méfiant des autorités, mais, semble-t-il, sans gros ennuis au moment du coup d’État et durant l’Empire.