SAINT-HILAIRE Aglaé

Par Notice revue et complétée par Philippe Régnier

Née le 30 septembre 1793 ; saint-simonienne.

Orpheline de mère, élevée depuis l’enfance par la propre mère de Prosper Enfantin*, Aglaé Saint-Hilaire fut « la tendre amie » du frère aîné d’Enfantin, Auguste, peintre exposé, avec qui elle voyageait en Italie lorsqu’il mourut prématurément en 1827. Il n’est pas impossible que la « fille adoptive » des parents d’Enfantin, prénommée Augustine, ait été en réalité sa propre fille et celle d’Auguste. De retour d’Italie en mai 1830, Aglaé prit une part active aux réunions des femmes saint-simoniennes et, avec le titre de « chef de maison », assuma une partie de l’intendance de la communauté installée rue Monsigny. Intimement liée alors, semble-t-il, avec le « Père », elle fut en tout cas sa confidente, voire son égérie, et l’un des ses soutiens les plus actifs dans les débats sur la morale qui déchirèrent le mouvement saint-simonien. Aglaé Saint-Hilaire se présenta comme l’un des « conseils » du même Enfantin lors du procès de 1832. Membre du Collège, comme Claire Bazard* et Cécile Fournel*, elle se tint cependant dans l’ombre, à la différence de celles-ci, évitant de s’exprimer publiquement et gardant une froide réserve jusque dans les assemblées internes. Chargée de s’occuper des vieux parents d’Enfantin et d’Augustine, elle reçut en outre la responsabilité de veiller sur la maison de Ménilmontant pendant l’incarcération, puis le séjour en Égypte du chef du saint-simonisme.

L’espèce d’autorité officieuse dont Aglaé Saint-Hilaire était investie n’était pas du goût des autres femmes, ni des ouvriers réunis autour de Vinçard*. Vivant de leçons particulières de dessin, un temps préceptrice de la fille de Mélesville (nom de théâtre du frère d’Honoré Duveyrier*), Aglaé fut, jusque dans les années 1840, au centre du réseau de correspondance et de relations privées d’Enfantin. En raison de son tempérament pessimiste, celui-ci la surnommait habituellement sa « sibylle de douleur ».

Elle épousa vers 1839 un certain Mathieu, qui semble être un administrateur de théâtre, et signa dès lors « Mathieu Saint-Hilaire ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article37538, notice SAINT-HILAIRE Aglaé par Notice revue et complétée par Philippe Régnier, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 11 décembre 2019.

Par Notice revue et complétée par Philippe Régnier

SOURCES : Bibl. Arsenal, Fonds Enfantin, en part. mss. 7 656/65 ; 7 668/30 ; 7 669/63. 7 670/87 ; 7 671/4 ; 7 676, passim ; 7 677/33, 54, 121, 166 ; 7 691/2 et 4 ; 7 789/22. — D’Ivray Jehan, L’aventure Saint-Simonnienne et les Femmes, Félix Alcan 1930. — Data.bnf.fr : Auguste Enfantin

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